Les instapoètes

Publié le 24 septembre 2019 par Jacquesmercier @JacquesMercier

Voici un article que je vous recopie pour information, qui explique bien les instapoètes et finalement justifie mes haïkus matinaux écrits pour vous depuis un an ! Il serait intéressant de savoir de quelle manière vous souhaiteriez les voir publiés (net, youtube, livre, etc.)

Qui l’aurait cru ? Les réseaux sociaux sont en train de donner un second souffle à la poésie… Les millenials sont de plus en plus nombreux à suivre des comptes proposant des poèmes et ça se ressent dans la vente de recueils de poésie.

L’an dernier, au Royaume-Uni, 1,3 million de recueils de poésie ont été vendus, cela équivaut à une hausse de 12% sur un an, selon Nielsen BookScan, qui fournit des données sur le secteur de l’édition. Deux tiers des acheteurs étaient âgés de moins de 34 ans. Les « millennials » (personnes nées entre 1980 et 2000) sont en effet de plus en plus nombreux à (re) découvrir la poésie.

Grâce aux réseaux sociaux, c’est toute une nouvelle génération qui se prend de passion pour la poésie, un art redécouvert grâce aux réseaux sociaux. Danique Bailey, une jeune Londonienne de 18 ans publie de la poésie sur Instagram. « Je le fais pour m’amuser mais, qui sait, je pourrais peut-être en vivre plus tard« . L’an dernier, cette adolescente a été récompensée lors d’un concours international, le « Foyle Young Poets of the Year Awards« , qui a distingué cent jeunes de 11 à 17 ans parmi quelque 6000 candidats de 83 pays. Elle s’était fait remarquer pour un texte évoquant avec espièglerie la prononciation de la « banane plantain« . « Beaucoup plus de gens, y compris moi, se sont intéressés à la poésie avec les réseaux sociaux« , affirme à l’AFP la jeune fille qui y voit une façon « amusante » de s’exprimer « dans un volume limité« .

Pour Judith Palmer, directrice de l’association Poetry Society qui promeut cet art, « les gens se tournent vers la poésie car elle soulève des questions existentielles dans une époque d’incertitudes« . Mais la forme compte tout autant : « Il y a bien sûr de longs poèmes, mais surtout des poèmes courts, très faciles à lire sur un téléphone et à partager sur les réseaux sociaux« . Selon Judith Palmer, la force des « Instapoètes » est de faire prendre conscience aux adolescents que « les poèmes ne sont pas tous écrits par des hommes blancs morts il y a deux siècles« .

Parmi les stars de ce réseau social, on retrouve la Canadienne d’origine Indienne, Rupi Kaur. A 26 ans, ses poèmes postés sur Instagram sont lus par près de 3,7 millions d’abonnés.

La poésie est partout, pas uniquement sur Instagram

Il n’y a pas que sur Instagram que la poésie connaît un regain d’intérêt. Les aficionados partagent des enregistrements audio ou vidéos sur Twitter ou Youtube et « nombreux sont ceux qui se font des playlists de poèmes à écouter sur leurs téléphones ou leurs tablettes« , explique Judith Palmer, directrice de l’association Poetry Society.

Surfant sur le phénomène, la Bibliothèque nationale de poésie à Londres a organisé l’an dernier une exposition consacrée aux poèmes sur Instagram, une première. « Nous avons été submergés de candidatures » de poètes soumettant leurs œuvres, se souvient Chris McCabe, documentaliste qui a été surpris par leur créativité : poèmes à tonalité politique ou inspirés par la nature, écrits avec des lettres magnétiques ou à la machine à écrire, accompagnés de photos, de vidéos ou encore d’illustrations.

Par rapport à la poésie traditionnelle, « le langage sur Instagram est souvent plus simple et beaucoup plus visuel« , décrit-il. « Ce qui est totalement nouveau, c’est la façon dont le poète interagit avec ses lecteurs« .

L’auteure Nikita Gill, 32 ans, très populaire sur Instagram, apprécie cette interaction avec ses 547.000 abonnés : « La plupart du temps, je partage quelques lignes et ça a immédiatement un impact« , témoigne-t-elle auprès de l’AFP. Pour cette Britanno-Indienne auteure de « Great Goddesses » (Grandes Déesses), un recueil de poésie et de prose revisitant mythes et légendes, cette nouvelle façon de communiquer a « en quelque sorte balayé l’idée qu’on ne peut lire de la poésie que si l’on est diplômé de littérature« .

Qu’ils adoptent la forme très codifiée du haïku (bref poème né au Japon) ou livrent leurs émotions dans de longs textes, les « Instapoètes » ont une chose en commun, selon Nikita Gill : « nous ajoutons tous notre touche personnelle à ce que nous partageons« . La jeune femme accompagne ses textes d’illustrations qu’elle réalise elle-même, tout comme Raupi Kaur. « Partager quelque chose de très personnel touche vraiment les gens« , ajoute-t-elle, encourageant les poètes en herbe à « ne pas avoir peur » et à se lancer.