Partager la publication "[Critique] AVENGEMENT"
Titre original : Avengement
Note:Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : Jesse V. Johnson
Distribution : Scott Adkins, Craig Fairbrass, Thomas Turgoose, Nick Moran, Kierston Wareing, Leo Gregory, Beau Fowler…
Genre : Action
Durée : 1h27
Date de sortie : 17 septembre 2019 (Netflix)
Le Pitch :
Cain a toujours essayé de se tenir à l’écart des affaires de son frère, un influent gangster. Jusqu’au jour où il se voit contraint d’accepter un boulot dont il ne connaît pas la véritable nature. Boulot qui le conduit directement en prison, où il ne cesse d’être pris pour cible par les pires criminels. Quand il parvient enfin à s’échapper, il n’a plus qu’un seul objectif en tête : se venger de celui qu’il juge responsable…
La Critique d’Avengement :
Scott Adkins est probablement né avec 20 ans de retard. Un mec comme lui, avec une tronche pareille, une capacité à la nuance, une musculature impressionnante et des compétences martiales évidentes, dans les années 80/90, il aurait fait un carton. Adkins qui aurait pu tenir la dragée haute à Van Damme par exemple, en s’imposant sans problème parmi les cadors du genre. Mais non, malheureusement, il est né en 76 et doit se contenter d’enchaîner des projets de qualité variable souvent mal distribués, à destination d’un public de niche. Certes il a bien tourné dans Expendables 2 mais on ne le voit qu’au détour de quelques scènes, dans l’ombre de JCVD. Son seul véritable fait de gloire en solo étant son rôle dans les Un seul deviendra invincible, où il campe Boyka, une brute spécialisée dans l’explosion de tronches et autres tibia à mains nues. Mais on parle là encore de longs-métrages réservés au marché vidéo. Bref, tout ça pour dire que Scott Adkins n’a pas vraiment ce qu’il mérite. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à essayer avec une énergie plutôt admirable. Au point parfois de vraiment parvenir à taper juste, avec des films bien rentre-dedans, bien old school et donc bien jubilatoires. Comme ce Avengement balancé à la va-vite sur Netflix, dans lequel il joue un boxeur revanchard prêt à tout pour obtenir une vengeance qu’il imagine sanglante.
Bourre-pif à l’anglaise
Avengement est un pur actionner du samedi soir qui se situe quelque-part entre Snatch et Coups pour Coups. Son histoire, plutôt simple mais rudement efficace, lui permettant de proposer des bastons bien lisibles comme on les aime, qui claquent vraiment, avec des coups qui portent et des chorégraphies brutes de décoffrage. Réalisé par un cascadeur notoire à Hollywood reconverti en réalisateur de films d’action bas du front (il a d’ailleurs déjà dirigé Adkins dans des trucs comme The Debt Collector et Chien sauvage, tous les deux sur Netflix), Avengement, en plus de se montrer bien violent et parfaitement rythmé (pour un trip du genre), parvient à imposer quelques petites audaces narratives, avec plusieurs va et vient dans le temps. Jamais ennuyeux, il va jusqu’au bout de ses intentions, exploitant également avec brio son ambiance british à souhait.
C’est sa tournée !
Avec sa tronche burinée, brûlures, balafres et ratiches en métal à l’appui, Adkins livre l’une des performances les plus sauvages de sa carrière. Un peu dans le genre de Boyka, Cain, son personnage évolue de manière plutôt crédible (pour un trip du genre encore une fois) au sein d’une histoire franche, qui se paye le luxe de ne pas servir qu’à introduire les bastons. Le réalisateur (également co-scénariste) semblant avoir conscience du caractère modeste de son film. Assez en tout cas pour ne pas nous prendre pour des pigeons et nous livrer sur un plateau d’argent exactement ce que nous étions en droit d’attendre. Autant dire que les fans d’action, frustrés par les productions souvent trop tièdes sorties ces dernières années, seront à la fête. Avengement fait mal, ne se montre jamais poussif ou trop crétin, et nous gratifie de quelques punchlines bien savoureuses. Un peu comme à la grande époque…
En Bref…
Totalement à l’aise, méchant, rugueux à souhait et physiquement toujours impressionnant, Scott Adkins trouve dans ce film l’un de ses meilleurs rôles. Mais il faut dire que pour une fois, malgré le caractère modeste de l’entreprise, tout s’imbrique plutôt bien ici. Avengement étant à la fois brutal et sauvage, parfois drôle et parfaitement rythmé. La mise en scène, percutante, achevant d’en faire une excellente surprise. Un cadeau fait aux fans de bons vieux bourre-pifs des familles.
@ Gilles Rolland