Retournement avec Catherine Harding

Publié le 24 septembre 2019 par Eric Acouphene
J’ai la chance d’habiter dans le midi où souvent les routes départementales, pas très larges, suivent la côte et, donc, serpentent selon le relief ou les villages et les hameaux. De temps en temps, la route devient si étroite qu’un panneau annonce : « Point de retournement à 100 m. » C’est l’avertissement que si vous voulez faire demi-tour, c’est LA-BAS, à 100 mètres. L’information est utile. Pour la circulation routière. Sans plus.
Mais chaque fois cela résonne en moi comme un clin d’œil qui me rappelle avec humour le grand retournement :
Le Retournement Vital, celui qui consiste à retourner notre regard vers l’intérieur de nous-même, à regarder Ce qui regarde en nous, La Présence dont dépend notre bien-ETRE.
Ce retournement de l’attention qui devient un mode de vie libérateur.
Pour ce retournement là, pas de panneau indicateur. Mais des signaux, des alarmes : ce sont les problèmes, les difficultés sur la route de la vie qui nous indiquent :
« Urgent! Point de Retournement à 0 centimètre de vous, ICI et maintenant. »
J’ai déjà beaucoup parlé de la difficulté à vieillir et combien cette inversion du regard, le retour à notre vrai visage, notre visage originel sont souverains.

« Si dans ta tête Tu te retournes Face à non-face Tu vois Dieu Il t'efface Rien d’autre » Jacques Goorma
Effacer le visage acquis (celui que nous a donné le conditionnement social), c’est la libération, c’est laisser place à notre visage originel, cet Espace Grand Ouvert, Accueil pour le monde, Ce que nous sommes vraiment, vraiment.

On me demande souvent : et la douleur physique ? Oui. Je la connais. Ô combien ! « Depuis 4 ans, c’est non-stop ». Et à nouveau, le seul remède que j’ai trouvé c’est ce retournement, ce retour au centre de nous-même, à la Conscience pure, lumineuse, vide, et pourtant vibrante de vie.
S’asseoir, immobile, silencieux, expirer profondément, et se laisser descendre dans l’Espace Infini, se fondre dans la Présence au plus profond de soi-même, longtemps, longtemps … abandonner toute saisie, se laisser dissoudre dans cet infini. Voilà ma recette.
« Là, tout n’est que Luxe, Calme et Volupté », disait Baudelaire à son amie.
Moi je dis à mes amis : «ICI tout est n’est que Paix, Amour et Joie d’Etre »
Essayez votre visage originel.
Établi dans ce vide lumineux, regardez le monde là-dehors.
Regardez bien la douleur !
Où est-elle ?
Où êtes-vous ?
N’est-elle pas périphérique ?
Et vous, central ?
Oui la douleur est là, mais vous, immergé dans la paix profonde,
Vous pouvez l’accueillir, l’accepter, comme vous accueillez et acceptez le reste du monde.
Et la douleur acceptée diminue, devient supportable.

Essayez… (source : Eveil impersonnel)