de Marie Ndiaye
Roman - 45 pages
Editions Flammarion-Musée d'Orsay - avril 2019
Il y a ces tableaux d'une Maria antillaise qui pose devant l'objectif de Nadar dans les années 1860. Ces regards lointains, mystérieux, ne laisse pas indifférente notre narratrice. Il y a ensuite l'histoire de Maria Martinez, la Malibran noire, une femme artiste qui a été la protégée de Théophile Gautier pendant ses années de galère. Pour la narratrice, il s'agirait de la même personne, les périodes étant concordantes, mais les preuves formelles cependant inexistantes… Quand Marie Sachs contacte la narratrice, elle apparaît comme une réincarnation de Maria Martinez, une femme qui la questionne et par ses spectacles lui montrer qui est Maria.
C'est un peu un jeu de miroir entre quatre Maria/Marie, des vies qui se reflète, des combats qui se comprennent. Un ouvrage paru dans le cadre de l'exposition "Le Modèle Noir" au Musée d'Orsay. A la fin de l'ouvrage, comme pour sortir de livre de la fiction, on découvre avec émotion des copies de lettres réelles rédigées de la main de Maria Martinez, une écriture assurée, élégante mais implorante à la fois, une mise à nu, la recherche de la lumière sur son existence dont on soupçonne les injustices.Une belle introspection en partant de portrait et de textes, de quelques mots, de quelques œuvres de traces humaines. Avec le pouvoir de la littérature pour bâtir et restaurer des existences mystérieuses et passées, en si peu de pages au final...
L'avis de Noctenbule - 22h05 rue des Dames