● Est-ce qu’elle était au Bataclan, le 13 novembre ?
● Est-ce qu’elle a poussé son ouvrier dans le vide ?
● Est-ce qu’il a tué cet homme en sortant d’une boîte gay ?
Sur trois questions repose la promotion de la version française de Criminal. Trois questions pour trois épisodes distincts et je dois avouer que le côté claustrophobe et oppressant de la salle d’interrogatoire a fait des merveilles ici. Ce n’est pas une série novatrice étant donné qu’il y a déjà eu des histoires de ce genre là dans d’autres séries, mais c’est aussi une façon de donner au polar un peu de modernité bienvenue. Ce concept inédit permet aussi de rassembler quatre pays européens pour douze aventures différentes. La France c’est Nathalie Baye en entrepreneuse du BTP, Sara Giraudeau en survivante des attendants du 13 novembre 2016 et Jérémie Rénier impliqué dans une affaire homophobe dans le Marais.
Mon seul regret vis à vis de la série est peut-être de ne jamais changer de région ou de cloisonner les affaires dans le Paris intramuros. Pour autant, cette version française fonctionne grâce à des dialogues ciselés et des aventures efficaces. Chaque épisode laisse le téléspectateur questionner son jugement : sont-ils coupables ou non ? Au fur et à mesure, Criminal déroule des dialogues sensés nous faire comprendre ou non ce qui s’est passé pour mieux nous surprendre à la fin. Côté surprise, on repassera tant l’histoire globale reste souvent prévisible.
Mais le huis-clos est un élément narratif qui fonctionne et permet à Criminal de nous captiver sans jamais nous lâcher. Les personnages sont tous différents, souvent ambigus et parlent petit à petit de l’affaire dont ils sont accusés. Des intrigues viennent en parallèle se glisser autour des relations entre les membres de la police qui interrogent les accusés ce qui permet de lier les trois aventures avec un bref fil rouge (qui n’est pas nécessairement brillant pour autant non plus). Criminal traite en France de sujet d’actualité dans notre pays : l’homophobie, les attentats (et les fausses victimes d’attentats) ou encore l’immigration. Ces trois thématiques donnent finalement lieux à trois aventures qui creusent des éléments qui nous rapprochent forcément des histoires de chacun. Si au final Criminal n’est peut-être pas aussi perverse et viscérale qu’elle pourrait l’être, les trois aventures sont suffisamment solides pour donner l’envie d’aller au bout.
Note : 6.5/10. En bref, trois aventures palpitantes