Nouvel article BD aujourd'hui avec Alice Matheson !
Cela faisait un moment que je me questionnais sur cette série mélangeant une anti-héroine du style de Dexter dans un monde où les morts se relèvent. Grâce à la médiathèque de ma ville j'ai pu tester cette BD au pitch intéressant, mais vaut-elle vraiment le coup d'être découverte ? Nous allons le savoir tout de suite !
Alice Matheson est une infirmière brillante et sexy du St Mary Hospital de Londres. Elle pourrait être chirurgienne, elle a les capacités, des nerfs d'acier, le Q.I., mais ce serait s'exposer inutilement.
Alice est un ange de la mort, une psychopathe froide et calculatrice qui assassine ses victimes parmi les patients en phase terminale de l'hôpital.
Elle mène une double vie, qui se complique le jour où une de ses victimes se relève malgré la dose mortelle quelle vient de lui administrer.
Simple mais efficace !
Créé par Jean-Luc Istin ( scénario) et Phil Vandaële ( dessin), ils parviennent à faire du neuf en recyclant du vieux. Le thème des zombies est éculé, usé jusqu'à la corde et, il faut l'admettre, pour faire dans l'original, c'est assez compliqué. Mélanger des morts vivants avec une anti-héroïne qui se prend pour un ange de la mort du style de Dexter c'est bien trouvé !
On peut se poser des questions sur le fait de mixer ces deux " thèmes ", mais ça marche et c'est efficace. La question que l'on se pose très vite c'est l'intérêt sur la durée. Dans mon cas j'ai pu lire les trois premiers tomes !
L'histoire tiens la route. On découvre l'hôpital, les protagonistes avec le docteur dragueur qui cours après toutes les infirmières, la psy qui se cesse de vouloir rentrer dans l'esprit de tous le monde, le directeur froid, les scientifiques coincés et j'en passe. Au milieu de tout cela Alice se fond dans la masse. Elle débute l'histoire en réalisant un assassina - on est directement mis dans le bain - et voit sa victime se relever, puis tous les cadavres dans les sacs mortuaires. Le ton est donné. On suit la découverte de cette épidémie, la propagation, et ce qui est intéressant, c'est que l'on suit aussi l'enquête pour savoir d'où vient cette contamination. Oui, vous avez bien comprit, contrairement à beaucoup d'œuvre de zombie qui n'essaient jamais d'expliquer quoi que ce soit, ici il y a un aspect policier. Quelqu'un a causé cette épidémie et la police compte bien savoir qui et pourquoi ? Et nous aussi 😉
On découvre aussi qu'Alice semble posséder un passé trouble (plus ou moins normal pour devenir un ange de la mort, il y a sûrement dû y avoir quelque chose de pas normal lol) ce qui ajoute un autre arc scénaristique sur le premier concernant l'épidémie.
Istin parvient à créer un récit intéressant qui nous accroche et nous pousse à continuer. Même si tout n'est pas parfait quand même. Il n'y a pas beaucoup d'action. J'aurais aimé que cela bouge un peu plus. On va dire qu'il y a énormément de discussion, bien entendu nécessaire pour développer les personnages, mais l'action manque un peu. Le dosage aurait pu être un peu mieux équilibré. Toutefois, on prend plaisir à découvrir miette après miette les bribes d'histoires. Et très franchement, même si j'aurais voulu que cela bouge un peu plus, j'attend avec impatience de pouvoir lire les autres tomes (trois de plus à ce jour).
Afin d'attiser l'intérêt pour l'histoire, Istin parvient à introduire de nombreux personnages tous relativement intéressant. On les découvres petit à petit, tomes par tomes, et on se rend compte que chacun d'entre eux semblent avoir de noirs secrets tout comme Alice.
Cette dernière est d'ailleurs extrêmement bien travaillée. Froide, calculatrice, sans cœur, j'aime beaucoup. On a le droit d'ailleurs à des encarts exposant les pensées d'Alice. Ainsi on est dans une immersion totale de la psychologie du personnage. Il est intéressent en plus de voir qu'Alice se préoccupe de l'épidémie, non pas pour sauver les gens, mais parce que cela lui pose problème pour pouvoir tuer tranquillement. Elle devient ainsi une héroïne malgré elle. Ce personnage est particulièrement intéressant et on a vraiment envie de voir jusqu'où elle va aller, autant au niveau de l'épidémie, que de son job d'ange de la mort mais aussi au sujet de son passé trouble.
En définitif, Alice Matheson surprend ! Je dois admettre que les premières pages m'ont laissées perplexe. Je ne savais pas trop où voulait aller l'histoire, et j'ai fini par vite accrocher. Même s'il y a un petit manque de dynamisme, on apprécie l'ensemble et bien entendu le dessin. Phil Vandaële, suivit par Zivorad Radivojevic, assurent totalement pour nous offrir une œuvre, belle, détaillée, froide comme il se doit pour être en accord avec l'ambiance d'une Alice Matheson sans âme et d'un Londres couvert de neige et rempli de Zombies.
Un grand bravo pour cette série sur le monde des zombies et des sérial killer mit à jour. On a envie de dévorer les 6 tomes actuels et franchement je suis intéressé de voir où tout cela peu aller. J'espère que la série se terminera (sans atteindre 30 tomes non plus) d'une belle façon, et j'adorerais voir ça 🙂
Un bon 16/20 à cette première trilogie sur Alice Matheson !
A croquer sans hésiter !
A bientôt,
Desmond A. Green