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100 ans de Jazz. Philippe Margotin

Publié le 21 septembre 2019 par Assurbanipal
100 ans de Jazz. Philippe Margotin

Ornette Coleman par Juan Carlos HERNANDEZ

Philippe Margotin

Editions Atlas. Le Monde. 2019. 424 p. 35€.

Lectrices attentives, lecteurs exhaustifs, je vous ai déjà parlé en 2016 d'une précédente édition de Cent ans de Jazz de Philippe Margotin. En voici une nouvelle. Je vous renvoie à ma chronique de la précédente version de cet ouvrage. Le prix de vente n'a pas changé.

J'ajouterai deux critiques supplémentaires. Deux absences majeures qui ne m'avaient pas frappé dans la précédente édition. Faute d'inattention de ma part certainement.

D"abord, l'absence totale du Free Jazz. C'est bien gentil de parler de Steve Coleman mais son importance dans l'histoire du Jazz est bien moindre que celle d'Ornette Coleman, créateur d'un mouvement qui a changé la face de cette musique (vous aimez ou vous détestez le Free Jazz mais vous ne pouvez ni l'ignorer ni y rester indifférent). John Coltrane et Sonny Rollins ont changé de de façon de jouer à cause de l'album " " (1959) d' Ornette Coleman (1930-2015) qui a écrit des thèmes immortels devenus des standards du Jazz moderne comme " Lonely Woman ". Cf extrait audio au dessus de cet article.

Par ailleurs, dans ce plan chronologique, qui va de 1918 à 2018, en classant chaque période par style et en l'illustrant par des artistes clefs (méthode classique mais efficace), des absences criantes saisissent d'effroi le mélomane. Dans le piano actuel figurent Herbie Hancock (glop glop) et Keith Jarrett (pas glop) mais Chick Corea (glop) est absent. De même, le piano européen est représenté par le seul Suédois Esjborg Svensson, déjà mort, dont l'oeuvre se situe quelque part entre le je ne sais quoi et le presque rien comparativement à celle du Français Martial Solal (1927), toujours en activité.

Ce livre est un collector. D'abord par l'absence totale du Free Jazz: Ornette Coleman, Don Cherry, Albert Ayler, Archie Shepp, Cecil Taylor n'y figurent pas. " Wayne Shorter, le plus grand compositeur du Jazz depuis la mort de Duke Ellington " (Stan Getz) n'y est pas non plus. Ensuite parce que pour chaque artiste figure une page Signature qui explique son apport au genre musical dénommé Jazz. Ca, c'est intéressant. Enfin parce qu'il sera difficile à trouver. En effet, il est coédité par les éditions Atlas qui n'existent plus (c'est écrit sur leur site Web) et le Monde où figure une autre édition de ce livre avec 2 CD d'illustration musicale.

Le Nouveau Dictionnaire du Jazz est complet mais ne contient pas de photographies. Ce livre, " 100 ans de Jazz " est rempli de belles photographies, constitue une introduction au Jazz mais est trop incomplet pour satisfaire votre insatiable curiosité, lectrices attentives, lecteurs exhaustifs.

Dans la vidéo ci-dessous présentés par André Francis, qui fit tant pour la (re)connaissance du Jazz en France, figurent 5 musiciens ignorés de ce livre et dont il serait grand dommage de se priver: Bobby Jaspar (flûte), Sacha Distel (guitare électrique), Martial Solal (piano), Pierre Michelot (contrebasse) et Kenny Clarke (batterie). Jouant en direct à l'ORTF en 1957 un standard toujours joué en 2019 " There will never be another You ".

Ceci dit, du même auteur Philippe Margotin, je recommande par contre toujours aussi vivement le superbe livre de photographies " Miles Davis. Les sessions photographiques de Jean-Pierre Leloir ". louangé sur ce blog.

La photographie d'Ornette Coleman est l'oeuvre du Véhément Juan Carlos HERNANDEZ. Toute utilisation de cette oeuvre sans l'autorisation de son auteur constitue une violation du Code de la propriété intellectuelle passible de sanctions civiles et pénales.


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