Il faut plusieurs lectures attentives pour démêler les noeuds de l’écriture de Viktoria Laurent-Skrabalova. Par exemple, derrière le « petit pompon » du Sacré Coeur, elle laisse entendre « le cri de soif / des enfants » de la ville. Il faut aussi être attentif au titre de ses recueils : Le silence d’une tempête et Le berceau nommé mélancolie. On sent sourdre de ces oxymores une sorte de spleen. Des mains pénètrent des poitrines, un crochet transperce la chair, il y a de la boue et de la puanteur. Mais « écrire / c’est sécher / ses larmes ».
Viktoria a quitté la Slovaquie pour vivre en France. Son premier recueil bilingue a été d'abord écrit en français puis traduit en slovaque. Elle a ainsi trouvé une écriture poétique qui peut surprendre parfois par une certaine audace. Quelqu’un fait remarquer que ses poèmes, peu à peu, s’éloignent du « je » de ses débuts pour exprimer un regard tourné vers le monde. La violence qu’on peut y déceler s’exprime peut-être encore plus dans ses nouvelles fantastiques qu’il nous reste à découvrir.