J’avais écrit sur le sable de la plage
Des mots éphémères
Qui se sont évanouis lors de la dernière marée,
Lors de la première grande bourrasque d’automne,
Quand l’équinoxe fut de retour
Et que le monde a basculé vers l’hiver et l’horreur.
J’avais écrit des poèmes aujourd’hui disparus.
J’en ai oublié les vers
Et leur musique morne et obsédante.
Il ne reste dans mon souvenir que le bruit des vagues
Déferlant en cascade sur l’infini du sable.
J’avais écrit des choses terribles
Sur la vie et la mort
Sur la solitude aussi
Ainsi que sur le temps qui passe et qui nous emporte.
De ces écrits sur le sable
Il ne reste rien, rien du tout.
Rien que le sentiment d’avoir perdu mon temps,
Ce peu de temps qu’il me restait à vivre.