Qui dit emphysème, dit tabagisme. Mais pas toujours : l'exposition à long terme à la pollution atmosphérique entraine aussi une augmentation du risque d’emphysème, conclut cette étude coordonnée par le National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) et le National Heart, Lung, and Blood Institute (NHLBI) des National Institutes of Health (NIH). Les conclusions, présentées dans le Journal of the American Medical Association pourraient expliquer pourquoi certaines personnes n'ayant jamais fumé développent aussi la maladie.
L'emphysème pulmonaire, une manifestation ultime de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie caractérisée par la destruction des parois des alvéoles ce qui entraîne la formation de bulles au sein des poumons. Le tissu pulmonaire est détruit et incapable de transférer efficacement l'oxygène dans le corps. Souvent associé au tabagisme, l’un de ses principaux facteurs de risque, l’emphysème est néanmoins parfois diagnostiqué chez des personnes qui n'ont jamais fumé. L’auteur principal de l’étude, James Kiley, directeur de la division des maladies pulmonaires du NHLBI invoque ainsi la pollution pour expliquer cette incidence chez les non-fumeurs : « Les résultats, la durée et le calendrier de l'étude permettent de mieux comprendre l’impact de la pollution atmosphérique sur l’incidence de la maladie ». L'emphysème est une maladie débilitante et les personnes atteintes d'emphysème ont des difficultés à respirer accompagnées d'une toux et de mucosités persistantes. Cela rend les activités physiques et sociales plus difficiles, entraîne souvent des difficultés émotionnelles et professionnelles. L'emphysème n'est pas curable, mais certains traitements peuvent aider à gérer la maladie.
Contre la pollution ou le tabac, même combat
L’analyse des données des plus de 7.000 participants à la cohorte Multi-Ethnic Study of Athérosclerosis (MESA) dont le diagnostic d’emphysème réalisé par test de la fonction pulmonaire, a permis d’évaluer la relation entre les principaux polluants atmosphériques et l'emphysème. Cette analyse aboutit à des résultats cohérents dans l’ensemble des 6 états et régions inclus dans l’étude :
L'effet combiné de plusieurs polluants atmosphériques sur la santé (l'ozone, les particules fines PM2,5, les oxydes d'azote et le gaz carbonique) s’avère plus important que lorsque les polluants sont évalués individuellement résume l’un des chercheurs du NIEHS, Bonnie Joubert : « De plus, la durée de suivi importante de l’étude, a permis d'analyser l'évolution de l'incidence de l’emphysème au fil du temps, donc en fonction de la durée d’exposition ».
La pollution atmosphérique est un problème de santé publique majeur dans le monde, rappellent les chercheurs de 2 instituts, mieux comprendre et contrôler l'emphysème peut conduire à de meilleurs traitements : « Il est important que nous continuions à explorer les facteurs qui contribuent à l'emphysème, à évaluer l'efficacité des stratégies de contrôle des polluants atmosphériques dans nos efforts pour la santé cardiovasculaire et pulmonaire ».
Source: Journal of the American Medical Association August 13, 2019 doi:10.1001/jama.2019.10255 Association Between Long-term Exposure to Ambient Air Pollution and Change in Quantitatively Assessed Emphysema and Lung Function
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Équipe de rédaction Santélog Sep 19, 2019Rédaction Santé log