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Voici une mobilisation inédite ! Des milliers de dirigeants d'établissements et d'enseignants, parmi lesquels figurent les directions des grandes écoles et universités les plus réputées (HEC, Mines, Université Paris Saclay, Essec...), se mobilisent ensemble aujourd'hui pour que "la transition énergétique et écologique" soit pleinement intégrée dans les programmes. "Futurs décideurs politiques, futurs chefs d'entreprises, futurs élus, futurs électeurs, futurs parents, futurs fonctionnaires, futurs professeurs... tous (les étudiants) doivent être sensibilisés, informés et formés. Aucun étudiant ne doit pouvoir valider une formation dans l'enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé à l'identification de solutions possibles" expliquent-t-ils dans une Tribune publiée le 14 septembre 2019 par Le Journal du Dimanche.
Ensemble, ils lancent un appel à l'Etat pour que celui-ci "mette en place une stratégie de transition de l'enseignement supérieur positionnant le climat comme l'urgence première", et y alloue les moyens nécessaires. Un appel qui a également été mis en ligne pour que d'autres enseignants, responsables d'un établissement de l'enseignement supérieur, mais également étudiants et même citoyens puissent rejoindre la mobilisation qui compte déjà plus de 7.500 signataires. Voici leur appel :
Appel - Pour former tous les étudiants du supérieur aux enjeux climatiques et écologiques
"Les enjeux soulevés par le changement climatique et l'épuisement des ressources et de la biodiversité n'ont jamais été aussi prégnants, et le rôle tenu par la civilisation humaine ne fait plus débat. La dépendance de notre économie aux énergies fossiles et à un ensemble de ressources épuisables nous met à la merci de pénuries graves. Une évolution profonde et rapide des modes de vie, de consommation et de production de nos sociétés est indispensable.
Les jeunes sont aujourd'hui volontaires pour jouer leur rôle dans la transition énergétique et écologique, mais ils en seront incapables si leurs formations ne leur confèrent pas le savoir et les compétences nécessaires. Futurs décideurs politiques, futurs chefs d'entreprises, futurs élus, futurs électeurs, futurs parents, futurs fonctionnaires, futurs professeurs... tous doivent être sensibilisés, informés et formés. Dans un contexte où les " fake news " sont fréquentes et la rigueur scientifique des informations circulant sur les réseaux sociaux souvent discutable, nous avons la responsabilité de conférer à nos étudiants le socle de connaissances nécessaire au développement d'un esprit critique.
La récente mobilisation des étudiants, massive et sans précédent, appelle une réponse académique profonde. Leur inquiétude est immense, et elle est légitime. Atteindre les engagements climatiques de la France et faire face à l'épuisement galopant des ressources nécessite de former toute la prochaine génération : relever ce défi requiert de nouvelles compétences, tous secteurs, champs de connaissance et tous métiers confondus. L'énergie est partout et nous n'avons qu'une planète, aussi la sortie des énergies fossiles à tous les étages de notre société concerne et doit impliquer chacun - pour construire une économie bas carbone, sobre, circulaire et résiliente.
Plus que tout autre enjeu, le changement climatique s'affirme comme l'urgence planétaire, et pourtant la place accordée à l'enseignement des enjeux climatiques et énergétiques dans les formations du supérieur en France est encore très insuffisante - moins d'un quart des formations abordent le sujet, selon une étude du Shift Project portant sur 34 établissements du supérieur. Seule une fraction aborde le sujet de manière systématique. Cette situation doit changer radicalement, aucun étudiant, quel que soit son âge, ne doit pouvoir valider une formation dans l'enseignement supérieur sans avoir compris les causes, les conséquences du changement climatique et travaillé, à son niveau, à l'identification de solutions possibles. Le respect de l'autonomie des établissements ne dispense pas l'État d'assumer également sa responsabilité, et d'accompagner cet effort en offrant un cadre favorable. Pour les universités et écoles, il y a urgence à prendre acte des conclusions du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC).
Nous, enseignants et dirigeants d'établissements, nous engageons à agir à notre échelle pour relever le défi du climat et de l'épuisement des ressources, dans nos amphis, dans nos établissements. C'est à nous qu'il appartient de fournir les connaissances et les clés de compréhension indispensables aux étudiants dont nous avons la responsabilité pour faire face à ces enjeux. Les enseignants et directions préoccupés par ces enjeux sont aujourd'hui nombreux à être moteurs, mais se trouvent confrontés à des freins administratifs et disciplinaires. Sans impulsion de la part de l'État, la portée de la mobilisation du supérieur restera limitée, et dépendante de la bonne volonté d'acteurs isolés et souvent démunis.
Nous nous engageons à agir, et demandons à l'État, et en particulier au ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, de faire de même : initier une stratégie de transition de l'enseignement supérieur positionnant le climat comme l'urgence première, et allouer les moyens nécessaires. Il est impératif de transformer rapidement le frémissement actuel en mobilisation générale de tout le supérieur.
Mettre la formation au service de ce projet de société, c'est aussi donner à la jeunesse une capacité à se projeter dans l'avenir."