Nous en rêvions, Rym Trabelsi et Marguerite Dorangeo, deux jeunes entrepreneuses françaises, l'ont fait avec Clear Fashion (anciennement clothparency) : une application pour nous aider à faire des choix vestimentaires plus éclairés.
La mode envoie des SOS au monde... depuis quelques temps. Notre boulimie de mode n'est pas sans conséquences sur l'environnement et le respect des droits humains : maintenant nous connaissons tous au moins une partie de ce dark side. Difficile pourtant d'adopter un comportement plus eco-responsable sans faire d'offense consternante au style.
Après Good on You créée en 2015 en Australie, c'est au tour de Clear Fashion de sauver nos choix vestimentaires.
Parmi les freins à l'achat d'une pièce de mode responsable arrive en tête le manque d'information, d'après une étude de l' Institut Français de la Mode et Première Vision : aux Etats-Unis (61 % du panel local), en France (50,4 %) et en Allemagne (42,9 %). En Italie, c'est la méconnaissance des endroits où trouver ces produits qui est citée en premier (59 % du panel local), motif qui arrive en deuxième position dans les autres pays. Signe d'une offre insuffisante, selon Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire de l'IFM.
L'industrie de la mode est la plus grosse consommatrice mondiale de pesticides, et selon l'ONU, elle à l'origine de 10% des émissions de CO2 et de 20% des rejets d'eaux usées.
Clear Fashion, en pratiqueL'application permet aux consommateurs de rechercher une marque, en tapant son nom dans la barre de recherche ou encore en scanant des étiquettes des vêtements, puis de décrypter ses engagements à travers quatre thématiques : l'environnement, l'humain, la cause animale et la santé.
Ils évaluent ainsi les vêtements à partir des données de composition, les labels et les pratiques des enseignes. Ces évaluations sont basées sur les informations publiques et les données de marques contributrices : une vingtaine sur soixante dix au total pour le démarrage, allant des géants de la fast-fashion Zara, H&M, jusqu'aux marques de luxe comme Chanel.
L'application et ses informations ont vocation à s'enrichir avec les contributions des utilisateurs qui peuvent demander l'évaluation de marques n'étant pas encore référencées.
Clear Fashion, une application contre-pied à l'hyper-consommation modeEn plus d'aider les consommateurs à adopter des comportements d'achat plus conscients, c'est également un moyen de pression vertueux pour les enseignes qui doivent faire preuve d'une plus grande transparence, et surtout intégrer des pratiques plus respectueuses de l'homme et de l'environnement dans leur production.
La bonne nouvelle également, pourvu que les actions suivent les paroles, c'est que les grands groupes (Kering, LVMH, etc.) commencent à prendre les devants en matière de transparence et de durabilité, en intégrant ces approches dans leur définition du luxe. Face aux exigences grandissantes des consommateurs, cette réponse est une nécessité vitale pour l'industrie.
Bien acheter, c'est remplacer la compulsion par la réflexion : prendre le temps de contempler, s'interroger, s'informer...avant de dé-penser !
La prochaine étape sera-t-elle de s'élargir à la beauté et au lifestyle ? Souhaitons-le pour la team Clear Fashion et les consommateurs.
En coulisse, la dream team de droite à gauche : - Sophie, en charge de la gestion de projet et la qualité des données. - Roxane, participe à la récolte des données des marques. - Rym, co-fondatrice de Clear Fashion, est en charge de l'expérience utilisateurs et des relations avec les marques. - Marguerite, co-fondatrice de Clear Fashion, est en charge du produit et elle travaille sur l'algorithme de notation, la qualité de l'information et le développement de l'application mobile. - Aran est en charge de la communication. Special thanks à notre psy spécialisée en trouble des comportements vestimentaires lors de la Fashion Revolution 2019 de la Casa 93 <3 - Max, développe l'application mobile