Les holorimes sont des vers entièrement homophones. La rime est constituée par la totalité des vers et non pas, comme en poésie classique, par une ou plusieurs syllabes identiques à la fin des vers.
De grands auteurs, hommes comme femmes, se sont laissés envoûter par le charme de cette pirouette stylistique du plus bel effet.
« Elle sort, là-bas, des menthes,
La belle Ève à l'âme hantée.
Et le sort l'abat, démente...
L'abbé laid va lamenter. »
Louise de Vilmorin
« Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner, au gris logis qu'elle a. »
Victor Hugo
« Ah ! Vois au pont du Loing, de là, vogue en mer, Dante !
Hâve oiseau, pondu loin de la vogue ennuyeuse. »
Alphonse Allais.
Les holorimes que je propose sont dites "croisées", c'est-à-dire en alternance, selon le principe bien connu ABAB (les vers A étant des holorimes).
LES LINAIRES
Oh la trop vaine chasse Sans cet appeau Line erre Soudain poésie passe.. Sens : c'est Apollinaire ! Nature reprend sa place Sens : étape aux linaires...
LETTRE À LISA
Ils évoquèrent durant l’AG L’heure des bilans On écoutait leur voix âgée Leur débit lent Ils assumaient le déficit Leur débile en- Jeu. Fallait qu’on défît site Que, vite, on délocalisât ! Que vit-on ? Des loques ! Ah, Lisa !
NON, ELLE N’EST PAS MORTE ADÈLE !
On penserait « voyage A des limites » Mais son père géophage Adèle imite ! Elle va jusqu’à la Terre Adélie : mythe ! Le père dit : elle vaut bancs ! Hein ?! Cite Adèle Mille échos flamboyants Ainsi t’as d’elle !