On ne commence pas un amour
Par n’importe quelles averses,
Une goutte, plusieurs gouttes. Le silence.
Le temps de passer d’une tendresse à une autre.
Un visage se cache. On ne le déplie pas
Comme le diable d’une kermesse.
On prend le miel, puis, le sang,
Une main ne se boit pas cul sec.
On guette la lumière. On ne fait rien
Avant de l’avoir surprise.
On dit au chant de disparaître.
La chair vient. On ne l’attendait plus.
***
Yves Martin (1936-1999) – Le marcheur (Chambelland, 1972) (La Table Ronde, 1996)