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Séquence nostalgie, la rentrée littéraire en 1979

Par Pmalgachie @pmalgachie
Le 4 septembre 1979, Livres-Hebdo publiait son premier numéro. Où étais-je ? Peut-être revenu travailler à la librairie Libris, à Bruxelles, après avoir cru pendant quelques mois que j’étais fait pour les études, ou que les études étaient faites pour moi – dans l’un ou l’autre cas, je me trompais. Donc, retour à la vie active dans les livres, ce qu’au fond je n’avais jamais quitté tant cela m’allait bien. L’ai-je vu, l’ai-je lu, ce premier numéro de Livres-Hebdo (qui fête donc ses quarante ans ce mois-ci) ? Honnêtement, je l’ignore. Mais, si je l’avais manqué, je viens de me rattraper puisque le magazine vient d’en offrir le fac-similé à ses abonnés. Je m’y suis plongé avec l’impression de revisiter tout un pan de ma vie. Séquence nostalgie, la rentrée littéraire en 1979 Le dossier de la semaine, pour débuter ? La rentrée littéraire, pardi ! Elle ne tient alors qu’en une dizaine de pages, et pour cause : 129 romans français seulement paraissent en septembre, et la photographie globale tient en un paragraphe dont j’extrais quelques lignes :
Cette année encore, les éditeurs préfèrent des ténors comme Pierre-Jean Remy, Jacques Perry… et des talents déjà éprouvés même s’ils sont encore mal connus du grand public comme Alain Gerber et Jeanne Champion. Le nombre des nouveaux venus s’est réduit d’année en année : 28 en 1979, contre 32 en 1978 et 48 en 1977.
Ce n’est pas l’inflation, donc. De grands placards publicitaires complètent la liste commentée des romans à paraître et l’élargissent aux programmes complets des éditeurs ayant investi dans ce nouveau support (fusion, en réalité, de deux autres plus anciens, la Bibliographie de la France et le Bulletin du Livre). De ces publicités naît, pour moi, le souvenir de grands moments de lecture. Gallimard vient de publier Le guetteur d’ombre, de Pierre Moinot. Flammarion, dans la collection « Textes » que dirige alors Bernard Noël, propose le cinquième roman de Claude-Louis Combet, Marinus et Marina. Chez Stock, François Weyergans donne Berlin mercredi. Au Seuil, dans la collection « Fiction & Cie », Jacques Teboul sort Cours, Hölderlin ! que j’avais complètement oublié et dont, du coup, me reviennent des bouffées… Le Livre de poche réédite Le premier qui dort réveille l’autre, grâce à quoi je me dis que Jean-Edern Hallier n’est pas passé loin d’être un grand romancier. C’était une belle rentrée… A part ça, Harlequin lance de nouvelles collections et un « Important Éditeur Parisien » (oui, avec les capitales) recherche des manuscrits inédits – il s’agit de la Pensée Universelle. Oui, bon, il faut de tout… Et les libraires sont obsédés par la liberté des prix, sans savoir qu’il n’y en a pas pour très longtemps avant qu’arrive, avec François Mitterrand, Jack Lang (et Jérôme Lindon), le prix fixe.

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