Un surdoué est avant tout un compagnon aux sentiments exaltés et à l’attachement absolu.
Tantôt « trop » entreprenant, « trop » exalté, « trop » attachant, « trop » affectif ; tantôt « trop » introverti, « trop » silencieux, « trop » froid, « trop » fuyant, « trop » attaché à la routine, le sujet surdoué a de quoi déconcerter de nombreuses fois sa compagne !
Finalement, « trop » décalé, c’est ni plus, ni moins que la manifestation des troubles et excès relatifs à ce type de sujet dans le domaine des sentiments.
Comme le surdoué est finalement plus exposé à la solitude amicale et encore davantage amoureuse, ce sont des sujets « dangereux » pour lui dans la vie de tous les jours, car pour eux, la douleur engendrée par l’échec peut atteindre des niveaux intolérables pour leurs 5 sens exacerbés.
Le surdoué n’a qu’une idée très confuse de sa valeur intellectuelle, il voit ses défauts avec une lucidité aveuglante, presque douloureuse, et son soucis de perfection est sans cesse mis à mal par le constat de ses faiblesses et de ses manques.
Qu’elles sont donc les particularités de sa vie affective et amoureuse ?
En amitié, c’est le drame : En amour, c’est tout simplement la tragédie !
En premier lieu, leur hypersensibilité et leur hyperémotivité.
Ce « trop émotionnel » ou « trop intense » est à la fois un cadeau lorsque tout va bien et un poison lorsque les choses se gâtent. Chez les surdoués, tout prend des proportions importantes. Ils ne peuvent aimer à moitié, ce sont des êtres d’absolu chez qui la tiédeur n’a pas sa place. Passionnés, ils donnent tout, quitte à se brûler les ailes. Par ailleurs, leur sensibilité à fleur de peau les rend réactifs à la moindre remarque, au moindre changement d’humeur de l’autre, à la moindre déception etc. Ils sont aussi très susceptibles en général et sont facilement submergés par les émotions, que cela soit apparent ou non. Cela peut bien évidemment être difficile pour celui ou celle qui est en face et qui a bien du mal à suivre.
Leur impatience et leur enthousiasme.
Les surdoués aiment quand ça va vite, ils veulent rapidement savoir si l’autre a des sentiments, si l’autre va s’engager, si l’autre se projette de la même façon etc. Ils peuvent alors être brusques et faire capoter les débuts de relation en ne prenant pas en compte le rythme de leur partenaire. Ce trop plein d’enthousiasme peut être perçu comme effrayant pour celui ou celle qui le reçoit et les faire fuir.
Leur idéalisme.
Les surdoués ont des idéaux et des attentes extrêmement élevés. Ils ne sont pas exigeants qu’avec eux-mêmes, ils attendent énormément des autres. Leur sélectivité peut également entraîner une difficulté à la rencontre, personne n’étant suffisamment à la hauteur de leurs idéaux et de leur rêve profond. Cet idéalisme, couplé à leur perfectionnisme, peut les faire passer à côté de relations qui seraient pourtant très satisfaisantes pour eux.
Leur besoin de complexité et de stimulation.
Lorsque la promesse de découvrir une personne dont ils pressentent qu’ils n’auront pas fait le tour trop vite est là, il n’y a rien qui ne les stimule davantage. Les surdoués ont terriblement peur de s’ennuyer dans une relation, ils ont besoin d’être challengés, stimulés et de pouvoir être surpris régulièrement. Cela peut les amener à être attirés par des personnalités certes complexes mais aussi compliquées (partenaires souffrant de troubles psychologiques divers).
Leur empathie et leur côté « sauveur ».
La complexité les attire pour ne pas s’ennuyer mais c’est également ce côté « sauveur » qui peut les conduire à entrer en relation avec des personnes qui ne vont pas très bien et dont ils sont sûrs (souvent à tort) qu’ils pourront les aider à changer. Leur attirance pour les pervers narcissiques est bien connue mais il n’y a pas qu’eux, loin de là. Ils peuvent aussi être avec des personnes en dépression, des personnes ayant des addictions importantes ou avec d’autres troubles de personnalité.
Leur grand besoin d’amour.
Les surdoués ressentent un besoin immense d’être aimé et d’aimer. Ils recherchent en général des « connexions profondes » et prennent l’amour très au sérieux. Encore une fois, ils ne savent pas faire les choses à moitié. Ils sont entiers et passionnés en amour et attendent la réciprocité de la profondeur des sentiments chez partenaire. Cette forte demande d’amour peut faire peur à l’autre d’autant qu’elle est souvent assimilée à de la dépendance affective.
Leur questionnement permanent, leur doute et leur sur-analyse.
Rationaliser, décortiquer, sur-analyser la relation, les comportements de l’autre et remettre en question sont des attitudes fréquemment rencontrées chez les surdoués. Malheureusement dans le domaine de l’amour, ce n’est pas forcément ou toujours une bonne idée. L’amour est par nature irrationnel. Cette volonté de tout comprendre peut s’avérer contre-productive.
Leurs peurs.
Nous avons tous peur en amour, à l’évidence. Peur de ne pas être aimé en retour, peur d’être rejeté, abandonné ou peur d’être trahi, étouffé etc. Mais chez les surdoués, cela peut prendre des proportions démesurées, indépendamment de l’histoire personnelle et de potentielles blessures enfouies. En effet, les surdoués ont besoin d’être aimé plus particulièrement pour qui ils sont et de se sentir en grande sécurité affective. Certains vont jusqu’à refuser de prendre le risque d’aimer de peur de voir leur équilibre chèrement acquis menacé et/ou d’être englouti par la détresse en cas d’échec.
Leur besoin d’authenticité et d’honnêteté.
C’est souvent difficile pour eux d’être authentique tant ils ont appris à porter un masque en société (le fameux faux self) pour s’adapter et être accepté. Alors, ce qu’ils cherchent dans une relation, en général, c’est de pouvoir être enfin eux-mêmes, sans fards. Mixé à leur valeur honnêteté souvent très forte, ils sont à-même de prendre les devants et annoncer d’entrée de jeu quelques vérités les concernant, dans une forme d’auto-sabotage. Leur logique est la suivante : « Si je dis tout de suite ce que je juge négatif chez moi, l’autre n’aura pas de surprise dans le temps et il m’aimera ». Ce qui renvoie une image plutôt biaisée de soi en début de relation et qui n’est pas forcément un bon calcul. C’est d’ailleurs un peu le propre des surdoués en amour, le manque de calcul. Encore une fois, ils veulent aller vite et peuvent brûler des étapes importantes de découverte mutuelle.
Leur besoin d’indépendance, d’isolement.
Réfléchir, étudier, comprendre, lire, écrire, se retrouver avec eux-mêmes pour se ressourcer est capital chez les surdoués et cet isolement nécessaire peut être mal vécu par le partenaire qui ne perçoit pas son caractère vital.
Leur hyper-contrôle, leur difficulté à lâcher-prise.
Parce qu’ils sont bombardés d’informations de tous ordres, les surdoués ont souvent besoin de sentir qu’ils « contrôlent » afin de maintenir un certain équilibre intérieur. Lâcher-prise et s’abandonner est un exercice avec lequel ils ont bien des tourments. Or c’est un élément indispensable dans une relation amoureuse. L’idée de faire confiance et d’être vulnérable peut être très déstabilisante pour eux.
Leur arrogance ou leur cynisme.
Certains surdoués peuvent se montrer arrogants par impatience devant une personne qui comprend moins et moins vite qu’eux ou pas de la même manière. D’autres ont perdu déjà un grand nombre de leurs illusions et peuvent se montrer cyniques et désabusés. Ces deux attitudes s’avèrent être assez rebutantes et donner peu envie aux autres de mieux les connaître.
Leur difficulté à écouter leurs besoins.
Une grande majorité des surdoués a un égo plutôt faible. Nombreux souffrent d’un déficit d’estime de soi et placent leur partenaire en position haute. Ils en viennent à ne plus s’occuper de leurs besoins et peuvent se laisser marcher sur les pieds sans se défendre. Ils peuvent avoir du mal à dire non ou stop, à poser des limites ou tout simplement à demander. Ils peuvent se faire manipuler, et comme ils sont résistants, rester longtemps dans des relations toxiques pour eux.
Ces caractéristiques ne sont pas toutes l’apanage des surdoués. Beaucoup de personnes peuvent se reconnaître dans l’une ou même dans quelques unes d’entre elles (notamment tous les hypersensibles). Les surdoués vont avoir tendance à potentiellement les cumuler. C’est d’autant plus vrai s’ils sont jeunes ou s’ils ne savent pas qu’ils sont surdoués.
Bien se connaître est toujours une clé. C’est la première étape pour le changement. Bien des surdoués ont réussi et réussissent à être heureux en amour.
Pour aller plus loin je vous propose de télécharger l’ouvrage : L’adulte surdoue de Monique de Kermadec