C’est cette double attribution qui le place en première ligne de toutes les stratégies territoriales ; du recensement de la population jusqu’aux réponses aux crises épidémiques. "Nous avons pu apporter une réponse positive à la crise Ebola de 2016, parce que les discours de prévention étaient portés par les voix des préfets et sous-préfets. Les populations seraient moins réceptives si le message était diffusé par un personnel médical", explique Félicien Amani Ipou. 16% de femmes sont représentées dans le corps, ce qui permet aussi de faire passer des messages à cette catégorie de population (une préfète de région, dix préfètes de départements et 70 sous-préfètes ; celles restantes assurant la fonction de secrétaires générales de préfecture). Depuis 2017, Félicien Amani n’est plus uniquement chargé de coordonner l’ensemble de l’action préfectorale en Côte d’Ivoire, il est aussi président de l’Association des préfets et représentants de l’Etat de la Francophonie (APREF) qui fêtera bientôt ses deux ans de création. Sept pays en font partie : La Côte d’Ivoire, le Togo, le Sénégal, la Mauritanie, la Belgique, la France et la Roumanie (même s’il existe uniquement des sous-préfets dans ce pays, dont le français n’est d’ailleurs pas la langue officielle). La trentaine de préfets membres entend partager des bonnes pratiques sur les enjeux contemporains auxquels ils sont exposés, notamment le développement climatique, la menace terroriste, l’immigration clandestine. "Chaque Préfet à vécu ces situations à l’échelle de son pays, avec des succès divers. Nous gagnerons à mutualiser les procédures qui fonctionnent", affirme F. Amani. Ce faisant, l’Association entend devenir un pilier sur lequel pourraient s’appuyer des institutions telles que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour piloter des missions de médiation de haut niveau.
Le prochain forum de l’APREF est prévu pour se tenir en novembre 2020 en Belgique avec pour thème de réflexion : la cohésion sociale des territoires. Elle espère à cette occasion, voir grandir le nombre de ses pays signataires. Le président Macron l’avait promis en début de mandat, la cause des femmes devait être une priorité. Mais nul n’ignore que les promesses, surtout celles des politiciens, sont rarement tenues et n’engagent que ceux qui y croient… Dans ce changement...