Il y a des chansons dont on a oublié les auteurs, paroliers et musiciens. Que L’Internationale soit un poème écrit pat Eugène Pottier, beaucoup de celles et ceux qui la chantent le savent sans doute. Que ce poème ait été écrit sur l’air de La Marseillaise, il en est sans doute moins au courant. Le texte est moins belliqueux, plus universel. Mais qui connaît l’auteur de la musique sur laquelle ce poème est chanté ? Son nom : Degeyter, selon la façon dont on l’écrit en français…
En dire plus ici, ce serait résumer trop vite la formidable enquête menée par Élise Thiébaut, fille de Claude Thiébaut, archiviste des films du Parti communiste français. C’est parce qu’elle publie en 2017 une vidéo où est chantée l’Internationale sur Facebook qu’elle découvre que cette chanson est soumise au droit d’auteur. Elle va se lancer dans cette recherche qui nous fait traverser l’histoire du mouvement ouvrier, depuis la Commune de Paris jusqu’à une période récente. Elle remonte même un peu plus tôt, à la création du droit d’auteur par Beaumarchais. Ça fait du monde enterré au cimetière du Père Lachaise… Des fantômes qu’elle réveille et des paroles qu’elle révèle.
Elle est accompagnée dans son récit, publié aux éditions La ville brûle, par les dessins de Baudoin qui illustre l’intégralité des paroles de l’Internationale.
Les chansons ont souvent accompagné les révolutions. Une autre histoire, celle de Grândola vila morena, chanson qui déclencha la révolution des oeillets au Portugal, vient d’être rééditée aux éditions Otium.