L’association Noé Conservation vient d’inaugurer son exposition « Biodiversités, nos vies sont liées », visible pour le moment au jardin des plantes à Paris et de lancer son site «Agis avec Noé» avec plein de petits conseils pour adopter des comportements responsables. Prenez le temps d’y faire une visite et de l’ajouter à vos favoris. Ce sont des mois de travail pour offrir au grand public une information et des conseils de qualité !
Cette semaine s’est ouvert à Bonn la Conférence des Parties à la Convention sur la Diversité Biologique, c’est à dire la réunion des représentants des quelques 190 pays signataires de ce que l’on appelle communément la Convention de Rio. Une grand messe de plus me direz-vous ! Certes mais sans l’engagement des états au plus haut niveau, rien ne bougera. Ce qui est intéressant est de constater qu’aujourd’hui, les états, notamment parmi les pays les plus industrialisés, commencent à être à la remorque de leur opinion publique et, afficher des engagements en faveur de l’environnement et donc du bien être de leur citoyen, peut s’avérer politiquement payant, ce que bien sûr nos politiques n’ignorent pas. C’est cette même convention qui a clairement affiché au début de la décennie l’ambition de ralentir de manière significative l’érosion de la biodiversité d’ici 2010. Nous sommes bientôt en 2008 et plusieurs rapports viennent de révéler que nous sommes loin du compte.
La Liste rouge des oiseaux menacés vient d’être rendue publique par BirdLife International ; elle confirme que l’effet des changements climatiques sur les populations d’oiseaux est bien réel et vient s’ajouter à une poursuite de la dégradation des habitats naturels. La déforestation, notamment pour faire place à des plantations de palmier à huile continue d’avoir un impact majeur. 1226 espèces d’oiseaux sont aujourd’hui menacées ; 26 ont changé de catégorie de menace sur la Liste rouge avec une situation qui s’est détériorée pour 24 d’entre elles. Pour deux d’entre elles seulement, sujettes à des programmes de conservation, la situation s’est améliorée. Nous sommes donc loin du compte mais ces maigres succès montrent que quand on s’en donne la peine, la situation peut être vite améliorée! Pour plus d’information voir le site de BirdLife International ou de l’UICN.
Une autre étude publiée par la Société Zoologique de Londres révèle que entre un quart et un tiers de la vie sauvage a disparu depuis 1970, 25 % sur terre, 28% dans les mers et océans et 29 % dans les lacs et rivières… en moins de deux générations humaines. Cela signifie que l’homme fait disparaître 1% des espèces sauvages chaque année. Parmi les espèces qui paient le plus lourd tribut, les antilopes africaines, les requins et les espadons mais de façon plus générale toutes les espèces de grande taille, pourchassées sans relâche pour leur valeur économique. En ce qui concerne les requins, l’UICN vient de rendre publiques les résultats d’une étude sur les requins et raies pélagiques; sur 21 espèces étudiées, 11 sont menacées d’extinction par la pêche. C’est certes très préoccupant pour les amoureux de la nature mais aussi très sérieux pour les centaines de millions de personnes qui dépendent de ces espèces dans leur vie quotidienne.
Heureusement une autre étude vient de chiffrer ce gâchis en termes économiques en révélant que la destruction de la nature coûte à la société deux billions d’euros par an soit 6% du Produit national brut (PNB) mondial. Un argument de poids à l’heure où l’on perçoit de plus en plus les limites de notre généreuse planète avec les émeutes de la faim, la crise énergétique et les prémices d’une inéluctable récession économique si rien ne change.
Alors plus que jamais, participez à la fête de la nature et soutenez les associations comme Noé ; elles sont nombreuses partout en France et ont besoin de votre aide !