Álvaro de Campos est un des hétéronymes de Fernando Pessoa. Les éditions Chandeigne ont récemment publié une nouvelle traduction de plusieurs de ses textes par Max de Carvalho sous le titre de Bureau de tabac. Ce n’est pas ce poème qui m’a touché le plus mais celui qui répète « Vastes sont les déserts et tout est désert ».
En voici quelques lignes :
Vou definitivamente arrumar a mala.
Je vais faire ma valise une bonne fois pour toutes.
Arre, hei-de arrumá-la e fechá-la;
Bon sang ! je finirai bien par la boucler, cette valise !
Hei-de vê-la levar de aqui,
Et quand on l’aura emportée hors de ma vue,
Hei-de existir independentemente dela.
Je jouirai enfin d’une existence distincte de la sienne.
Grandes são os desertos e tudo é deserto,
Vastes sont les déserts et tout est désert,
Salvo erro, naturalmente.
À moins que je ne me trompe, naturellement.
Pobre da alma humana com oásis só no deserto ao lado!
Pauvre âme humaine, pour laquelle il n’existe d’oasis que dans le désert d’à côté !