Damien Racine a exposé tout l’été 2019 à la Galerie Entrée Libre (Caisse d’Epargne de la Nation) à Dijon. Mais j’ai réussi à aller le voir…le dernier jour! Mieux vaut tard etc…Le titre de son expo: « Ligne bleue ». (Vous pouvez agrandir les visuels en cliquant dessus)
La recherche artistique de ce peintre m’a suffisamment intéressée pour que je vous en dise un mot malgré tout. Vous aurez peut-être l’occasion de le découvrir (il est de la région de Semur en Auxois)
Avec Damien Racine, on assiste à la disparition d’un paysage! Vous savez? Quand, enfin, le paysage devient une peinture! Quand les formes fondent et que les détails s’estompent. Quand, enfin, on ne peut plus nommer les choses: un arbre? un chemin? une colline? Pfuiiiit!
Quand le paysage ne porte plus de nom. Qu’on ne « reconnaît » plus les lieux géographiques. Que le paysage a perdu son identité. Mais que, par-là même, il grandit. Qu’il devient une couche de vie, un fragment de mémoire. Qu’il exprime un rapport amoureux avec la nature, un condensé de perceptions à la fois éphémères et profondément inscrites au fond du corps.
Damien Racine opère ce travail du peintre abstrait en douceur. D’un tableau à l’autre. Le glissement du réel à l’abstrait se fait imperceptiblement. D’abord, un paysage presque classique.
Puis, il effeuille la réalité, pétale après pétale. Il gomme peu à peu. Pour ne retenir que la couleur, la lumière, les lignes essentielles. Peut-être oublier le dehors pour privilégier le dedans…
Et permettre un passage, puis une fusion… Le paysage réaliste, celui qui « reproduit » à l’identique met des murs et des barrières. On se cogne! Avec l’abstraction progressive, on franchit sans problème la porte d’entrée!
Tout ce que je viens de dire correspond, je pense (?) à l’énigmatique sous-titre de l’exposition de Damien Racine: « méta paysage »!