La première partie du cheminement proposé est concrétisée par la fonction « programme ton compte », déployée depuis quelques jours auprès des clients espagnols de l'établissement. Grâce à cet ajout, ils peuvent en quelques gestes choisir parmi une riche palette d'options d'épargne automatique, leur permettant de mettre facilement de l'argent de côté, sans trop y penser et sans avoir à changer leurs habitudes. À peine lancé, le système a déjà donné lieu à la création de plus de 55 000 règles.
Il est vrai qu'il offre suffisamment de liberté pour que chacun trouve chaussure à son pied. Aux côtés de l'inévitable arrondi des dépenses, il est aussi possible de réserver une fraction du salaire perçu lors de son versement ou, à l'inverse, une partie du solde restant disponible à la fin du mois, ou encore, entre ces deux extrêmes, l'excédent éventuel par rapport au budget prédéterminé dans telle ou telle catégorie d'achats… À titre de protection, il est en outre prévu une faculté complémentaire de ponction des économies ainsi constituées dès que le solde courant passe au-dessous d'un seuil donné.
De l'autre côté de l'Atlantique, les clients de BBVA Mexique bénéficient depuis 2017 d'un module de suivi de leur santé financière. Des algorithmes d'analyse de leurs comptes et de leurs transactions (dépôts, dépenses, investissements, remboursements de crédit…) – enrichies cette année de données additionnelles (emprunts dans d'autres institutions, assurances…), pour plus de précision – servent à établir un score à quatre niveaux de leur situation, à partir duquel ils se voient prodiguer des conseils adaptés.
Sachant que le groupe ibérique a désormais démontré sa capacité à transposer rapidement ses meilleures idées d'un pays à l'autre, il est aisé de comprendre que quand elle évoque une telle hypothèse sur ces deux-là, en suggérant une convergence entre elles, elle doit être prise au sérieux. La cible qu'elle vise donc maintenant est de combiner sa connaissance de la santé financière du consommateur avec l'automatisation de ses gestes d'épargne (en attendant plus) afin d'optimiser sa gestion de l'argent.
La variété d'options mise aujourd'hui entre les mains des utilisateurs espagnols, qui peut être légitimement perçue comme trop complexe ou intimidante pour certains, ne serait alors qu'une étape intermédiaire avant que la banque ne soit en mesure de préconiser la plus pertinente pour chaque personne et dans chaque circonstance. Un exemple de personnalisation fine est d'ailleurs donné par la filiale turque, qui propose un programme d'épargne équivalent aux remboursements d'un prêt à l'échéance de celui-ci.
En conclusion, si, au premier abord, la nouvelle initiative de BBVA ressemble à tellement d'autres solutions destinées à aider les particuliers à mettre de l'argent de côté (émanant d'acteurs émergents ou traditionnels), il ne faut pas s'y tromper : sa stratégie visant à développer la banque placée sur pilote automatique est beaucoup plus ambitieuse que ce simple jalon et elle poursuit son exécution avec une détermination inébranlable.