Récits - 250 pages
Editions Belfond - mars 2019
Des souvenirs. Des moments. Des instants marquants. Dix-sept récits qui évoquent des petites morts, des presque morts, des peurs profondes. Frôler une noyade, échapper à l'étranglement d'un assassin, une fausse fausse couche, une encéphalite infantile, une hémorragie post partum, …
Je ne savais pas à quoi m'attendre avec I am, I am, I am. Des nouvelles ? Pas vraiment, plutôt des récits si bien écrits qu'on en oublierait qu'ils sont autobiographiques, et que Maggie O'Farrell livre des événements très intimes, qu'elle n'avait pas forcément racontés à son entourage. Venues de souvenirs d'époques différentes, écrits à travers des publications dans des périodiques, elles sont très différentes et font appel à des instincts particuliers en chacun de nous. L'auteure a le talent pour développer son récit avec les ressorts dramatiques, le rythme, la progression implacable. Extrait :"Frôler la mort n’a rien d’unique, rien de particulier. Ce genre d’expérience n’est pas rare; tout le monde, je pense, l’a déjà vécu à un moment ou à un autre, peut-être sans même le savoir. (…). Prendre conscience de ces moments vous abîme. Vous pouvez toujours essayer de les oublier, leur tourner le dos, les ignorer : que vous le vouliez ou non, ils vous ont infiltré et se logeront en vous pour faire partie de ce que vous êtes, comme une prothèse dans les artères ou des broches qui maintiennent un os cassé." D'une plume toute raffinée, poétique, elle m'a bouleversée, émue et impressionnée par la précision dans les successions d'émotions et de voyages intérieurs dans les situations soudaines et difficiles qui sont narrées.
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