Il est beaucoup question d'accord de libre échange. Une émission de France Culture expliquait que les gains que l'on pouvait en tirer étaient au mieux très faibles. C'est pourquoi ils sont difficiles à expliquer aux opinions publiques.
En fait, l'enjeu ne serait peut être pas économique. Les invités de l'émission parlaient "d'idéologie". Ceux qui les promeuvent sont des "croyants" ? Car, ce qui se joue ce sont, surtout, des rapports de force culturels. La pollution, les droits de l'homme, les OGM et le boeuf aux hormones font partie de l'accord, et seraient peut être son véritable intérêt. D'ailleurs, cela peut basculer d'un côté ou de l'autre : le Canada peut renoncer au boeuf aux hormones, ou l'Europe peut y être contrainte...
Même sur le plan économique, les choses ne sont pas évidentes, d'ailleurs. Car, disent les cours d'économie, c'est "l'avantage comparatif" qui compte dans l'échange. Un accord avec l'Amérique du sud, par exemple, pourrait être bon pour son agriculture, et mauvais pour son industrie (et inversement en Europe). Or, le problème endémique de l'Amérique latine, c'est justement d'être incapable de sortir son économie de l'exploitation de ses ressources naturelles...
Voilà qui est ennuyeux. Le libre échange serait-il un nouveau déni de démocratie ? Ne serait-il pas bien, de temps à autres, que l'on s'interroge sur les idées que nous suivons aveuglément ?