Le season premiere promettait du meilleur, la saison 2 de Yellowstone l'a confirmé et s'est montrée aussi incontournable que magistrale.
Face à la planification de la construction d'un casino sur ses terres, la famille Dutton fait tout pour garder la main mise sur son empire. Yellowstone est une chevauchée incroyable née de l'amour pour l'Ouest sauvage et d'une violence contemporaine implacable made in Taylor Sheridan, toujours à l'écriture de ce petit bijou télévisuel qui ne laissera personne indemne.
Cette fois le génial scénariste laisse la caméra à ses compères pour se concentrer sur la narration sans concession de ce drame incroyable. Les personnages, plus antipathiques et ignobles les uns que les autres témoignent de cette Amérique née de la violence et des génocides alors que la succession de l'empire familial est menacé par l'alliance des promoteurs immobiliers et des représentants de la réserve indienne du Montana. Un combat acharné qui explose lorsque de nouveaux venus tentent de mettre tous ces adversaires à l'amende avec des assassinats et kidnappings. Sauf que dans l'Ouest, les cowboys sont rois.
Le patriarche, la brute et le truand
Si les relations familiales offraient le peu d'empathie que l'on pouvait ressentir pour ces personnages abjectes, le show de Paramount Network balaye toutes ces considérations d'un revers de colt pour proposer une saison 2 marquée par les complots, les manipulations et déchaînements d'une violence graphique sans précédent. Au Yellowstone personne n'est laissé en dehors des guerres de territoires et des jeux politiques qui se règlent lors d'opérations spéciales, exécutions sommaires ou humiliation publique. Surtout que les membres de la famille Dutton, emmenée par un Kevin Costner impitoyable, personnifient tous un caractère bien différent, de la haine à la lâcheté sans oublier la dévotion aveugle envers le patriarche tout puissant. Un tableau peu reluisant qui permet pourtant à un récit survolté de s'envoler.
La narration brutale et survitaminée de Sheridan est mise en valeur par un casting monumental - de l'excellente Kelly Reilly au " petit " nouveau Neal McDonough toujours aussi magnétique - et un style visuel emporté. Les paysages immaculés et les élans de bestialité filmés plein cadre viennent renforcer cet aspect paradoxal de l'Ouest américain, aussi somptueux que fou. Une lutte résolue entre traditions, concessions et successions d'un état sauvage qui n'appartient à personne en même temps qu'il appartient à tout le monde. Un combat désespéré, inexorable, magistral.
Yellowstone fait partie de ces pépites à ne surtout pas manquer, mais qui nécessite un public averti pour pleinement apprécier cette danse mortelle, ce regard agressif sur notre société contemporaine.