Interrogé sur France Inter, J-F Cirelli , gros cadre du futur groupe GDF-SUEZ n'y est pas allé par quatre chemins. Il a pris la défense du groupe Total. Entre grand capitalistes complices de la république bananière on sait se serrer les coudes. Surtout quand on oeuvre dans le domaine énergétique...
Il va être content, il va avoir un très beau bureau et ses actionnaires vont voter la fusion à vil prix de GDF, et donc la privatisation d'une source de revenus pour l'Etat. On pourra rappeler que l'Etat UMP a déjà abandonné la rente des autoroutes au profit d'actionnaires privés, et s'apprête à privatiser EDF. Ces bêtes là doivent avoir les reins solides.
A la question: que pensez vous de la proposition de Ségolène Royal de distribuer sous forme de chêque aux Français la moitié du bénéfice net de Total... Voilà la réponse du PDG de GDF : Ecoutez c'est de la démagogie, nous avons la chance d'avoir un très grand acteur français qui a à se battre contre d'autres grands acteurs étrangers. Ca n'a pas de sens, Total est une entreprise internationale. Il apporte son dû à la collectivité en payant de l'impôt comme chacun. Y'a pas de raison de les traiter différemment. Où va-t-on ? où va-t-on ? Il n'y a plus d'économie
Allons Monsieur TOTAL, si vous payez des impôts comme toute entreprise en France, prouvez-le ! Et faites ainsi taire les rumeurs selon les quels malgré 12 milliards de bénéfices en 2007, Total ne payerai pas d'impôts et bénéficierait même d'un crédit d'impôt c'est à dire d'un chèque du trésor public. D'après certains, Total ferait 20% de son chiffre d'affaire en France, le taux d'imposition des bénéfices étant de 33,3% , cela devrait faire un impôt de 12*0,2*0,33 = 800 millions d'euros. Est ce le cas ? S'il est si fier de payer des impôts et de se battre sur un marché difficile (explosion des profits) , qu'il nous en donne le montant.
En tout cas, dans d'autres pays, le groupe Total oublie parfois de payer ses impôts, c'était ainsi le cas au Venezuela . Total y a subi un redressement fiscal sur 3 ans. Et Total soutient les efforts de démocratisation spoliation de la Birmanie en versant 125 Millions d'Euros d'impôts à la junte birmane. La bas, le groupe avoue n'être "pas capable de savoir de manière claire ce que ces impôts devenaient".
C'est un drame permanent, en France on ne sait pas ce qu'ils payent et la bas, ils ne savent pas ce que ça devient. Mais certains peuvent être contents, depuis 5 ans le cours de l'action Total ne cesse de grimper, avec quelques aléas passagers.
Elle vaut donc actuellement environ 50€ contre 30 il y a 5 ans. Total verse bien sûr des dividendes à ses actionnaires. Et dans le compte-rendu de son assemblée générale ( PDF ) on y lit que Total a tiré parti de conditions de marché globalement favorables pour l’industrie pétrolière, malgré l’impact de l’inflation des coûts et la dépréciation du dollar. Oui, ici on avoue que le marché est favorable au pétrolier.
C'est logique on est entre profiteurs petits et grands. L'actionnaire de Total doit rigoler quand il entend un complice de Total à la radio expliquer que Total a à se battre contre d'autres grands acteurs étrangers. C'est tellement difficile que l'AG de Total a approuvé les comptes de l’exercice 2007 et la distribution d’un dividende de 2,07 euros par action de 2,5 euros de nominal, en hausse de 11% par rapport à celui de l’année précédente.
Et comme ce marché est très difficile la même AG de Total ( en gros seul le conseil d'administration décide, les autres sont là pour faire de la figuration), s'est voté le droit de racheter ses actions et de distribuer des actions gratuites. Pendant ce temps, nos voisins pensent à taxer les super-profits des pétroliers , qu'ils soient petits ou gros. C'est le Figaro qui l'explique.
Au Portugal, ce nouvel impôt, dont le taux a été fixé à 25%, s'appliquera aux gains extraordinaires des pétroliers suite à une modification du calcul de la valorisation de leurs stocks. Il sera «sans impact sur les coûts» des entreprises du secteur, a indiqué à la presse le secrétaire d'Etat aux Affaires fiscales Carlos Lobo, cité par l'agence Lusa.
En Italie, la taxe «Robin Hood», du nom du célèbre héros qui dérobe les riches pour aider les pauvres, a permis à l'Etat de relever de 27% à 33% le taux de l'impôt sur les sociétés pour les groupes pétroliers. Une mesure qualifiée de «démagogique» par Gian Marco Moratti, administrateur délégué du groupe pétrolier et énergétique italien Saras.
Alors ? Si les autres le font, pourquoi pas nous ?