Selon une enquête, 77% des Indiens pensent que la théorie de l'évolution doit être enseignée, contre 37% en Egypte et 62% aux USA.
Comment expliquer l'ouverture de l'hindouisme face à la science ?
Dès les plus anciens hymnes védiques, on observe en Inde comme en Grèce, une tendance au questionnement :
"Alors, il n'y avait pas le néant,il n'y avait pas l'être,
ni l'atmosphère, ni le vide au-delà.
Qu'est-ce qui s'étendait ? Où ?
A qui était cette demeure ?
L'eau profonde, insondable, existait-elle ?
["alors" tadânîm, litt. "maintenant"]
Il n'y avait pas la mort,
ni l'immortalité.
Il n'y avait pas de conscience
de la nuit et du jour.
L'Un respirait, sans air,
par son désir.
Il n'y avait pas d'autre.
De quel autre aurait-il tiré son plaisir ?
["respirait", racine ân- que l'on retrouvera dans prâna, l'acte de respirer, plus précisément d'expirer l'air ; "par son désir" svadhayâ ; dhâ- est un mot et une racine lourde de sens ; elle désigne la nature d'une chose, l'élan, l'inclination, le décret, la volonté, le pouvoir, le désir ; cette respiration "sans air" évoque le spanda, le mouvement immobile, la conscience]
A l'origine, il n'y avait que
ténèbres dans les ténèbres.
Tout cela était un océan
sans conscience (apraketa).
L'Un enveloppé
dans le rien
naquit par la majesté
de l'excitation.
Le désir le prit
à l'origine,
désir qui fut
la première semence mentale.
Les poètes avisés
regardèrent en eux-mêmes,
dans le coeur.
Ils y découvrirent
que l'être est parent du néant.
Il ont déployé leur rayon :
qu'y avait-il au-dessous ?
Qu'y avait-il au-dessus ?
Ils étaient plein de semence.
Ils éteint plein de grandeur.
Vers le bas, le libre désir.
Vers le haut, la volonté.
["leur rayon" : rashmi, leur faculté, leur pouvoir, leur intelligence ; ce terme se retrouvera dans le tantrisme non-duel pour désigner, métaphoriquement, les facultés du corps et de l'esprit]
Mais franchement,
qui sait ?
Qui en ce monde peut le dire ?
D'où elle est née ?
D'où vient-elle, cette éjaculation ?
Les dieux viennent après son éjaculation.
Alors, qui donc sait
d'où elle est advenue ?
D'où est advenue cette éjaculation ?
L'a-t-il agencée ? Ou pas ?
Le Regard souverain,
dans le vide ultime,
doit sûrement le savoir !
Ou alors, ne le sait-il pas ?"
Nâsâdîyasûkta, hymne 129 du Xème mandala du Véda des Hymnes
L'enquête sur l'enseignement de la théorie de l'évolution :
https://ncse.com/…/09-Survey-BritishCouncil-globaleducationLe texte sanskrit du Nâsadîya, l'hymne du "il n'y avait pas non-être..." :
10.129.01a nā́sad āsīn nó sád āsīt tadā́nīṃ
10.129.01b nā́sīd rájo nó víomā paró yát10.129.01c kím ā́varīvaḥ kúha kásya śármann
10.129.01d ámbhaḥ kím āsīd gáhanaṃ gabhīrám
10.129.02a ná mr̥tyúr āsīd amŕ̥taṃ ná tárhi
10.129.02b ná rā́triyā áhna āsīt praketáḥ10.129.02c ā́nīd avātáṃ svadháyā tád ékaṃ
10.129.02d tásmād dhānyán ná paráḥ kíṃ canā́sa
10.129.03a táma āsīt támasā gūḷhám ágre
10.129.03b apraketáṃ saliláṃ sárvam ā idám10.129.03c tuchyénābhú ápihitaṃ yád ā́sīt
10.129.03d tápasas tán mahinā́jāyataíkam
10.129.04a kā́mas tád ágre sám avartatā́dhi
10.129.04b mánaso rétaḥ prathamáṃ yád ā́sīt10.129.04c sató bándhum ásati nír avindan
10.129.04d hr̥dí pratī́ṣyā kaváyo manīṣā́
10.129.05a tiraścī́no vítato raśmír eṣām
10.129.05b adháḥ svid āsī́3d upári svid āsī3t10.129.05c retodhā́ āsan mahimā́na āsan
10.129.05d svadhā́ avástāt práyatiḥ parástāt
10.129.06a kó addhā́ veda ká ihá prá vocat
10.129.06b kúta ā́jātā kúta iyáṃ vísr̥ṣṭiḥ10.129.06c arvā́g devā́ asyá visárjanena
10.129.06d áthā kó veda yáta ābabhū́va
10.129.07a iyáṃ vísr̥ṣṭir yáta ābabhū́va
10.129.07b yádi vā dadhé yádi vā ná10.129.07c yó asyā́dhyakṣaḥ paramé víoman
10.129.07d só aṅgá veda yádi vā ná véda