Magazine
georges rousse, bercy, 1984
mal de hanche qui élance
épaule recroquevillée
occuper l'esprit
qu'il ne soit jamais vide
occuper l'espace
d'un souffle d'un soupir
d'un pas d'une livre d'une note
pourtant
rien à dire
rien à écrire
envie de chanter de crier
ne plus dormir
me lever dans la nuit
et brancher l'ordi
passé minuit
écran blanc noirci
trois heures et dix
toujours rien à dire
besoin d'engourdir
esprit épuisé
qui ne sait sommeiller
semaines à compter
ce temps à rédiger
forêts à brûler
tofu à digérer
été qui va s'achever
notes du clavier
examen redouté
clavier pour fuire
nuits blanches comme l'écran
insomniaques de l'aĝe
ménopause de l'occident
pour séparer les sexes
isoler davantage
femme en son cercueil
libérer don draper
me faire lever
allumer les lampions
me codifier
me simplifier
anéantir l'amplitude
me trouver en moi
m'allonger me couvrir
la ville vrombir
chuchotements nocturnes
asphalte frottée
m'assoupir enfin
puis le petit matin
slam.