Exposition « Exercices de style #4 » Michèle Mascherpa et d’Yves Helbert

Publié le 30 août 2019 par Philippe Cadu

Pour la quatrième année consécutive, nous vous proposons une rentrée sous le signe du dessin contemporain, en vous présentant cette année les œuvres de Michèle Mascherpa et d' Yves Helbert.

Entre regards croisés et dialogues d'artistes privilégiant la pratique du dessin sous diverses formes, l'esprit du spectateur sera confronté à l'image, sans pour autant être guidé vers une interprétation jugée plus juste qu'une autre.

Les dessins de ces deux artistes sont teintés d'humour, apparemment léger et délicat. Ils laissent pourtant planer le doute, s'affranchissant des clés de lecture habituelles pour qu'en adviennent de nouvelles.

Yves Helbert

est un artiste autodidacte, qui a fait seul ses classes devant les tableaux des grands maîtres qui l'ont précédé. Avec la distance et l'humour que semble avoir exacerbé chez lui son apprentissage en solitaire, il se fait à la fois artiste et historiographe d'une histoire de l'art, puisant ses références dans des œuvres emblématiques qu'il convoque, revisite et réactualise.

Il ajoute au dessin au graphite une seconde réalité, calligraphiée et intempestive. Au trait sûr et minutieux, des " titres " sont juxtaposés, créant un trouble... Ces expressions " imagées " et courantes de la langue française paraissent associées de manière arbitraire (clin d'œil malicieux au surréalisme de Magritte), tout en restant dans les thèmes qui sous-tendent les interrogations de l'artiste : rapport à la nature, à la politique, à la nostalgie, à l'esthétique...

Michèle Mascherpa

dessine comme elle écrit, écrit comme elle dessine. Son écriture devient plastique et prend une place considérable dans son travail. Elle pratique l'allusion, la figure de rhétorique consistant à dire une chose avec l'intention d'en faire entendre une autre.

Elle revient à l'essence même de l'écriture comme geste, le mot est parfois lisible, compréhensible et parfois il devient un élément graphique à part entière.

Ses dessins sont réalisés de manière très spontanée sur un papier préparé de longue date, qui mature tel un épiderme et se charge d'éléments graphiques et de collages. Les dessins et les textes s'y inscrivent en profondeur.

Le temps est à l'œuvre dans chaque pièce, il évolue, restitue ou avale ce qui y a été accueilli au moment de la réalisation.

La technique de la gravure (de l'allemand graben : creuser) s'est imposée à Michèle Mascherpa, elle lui permet un travail en profondeur en plusieurs étapes. Le moment de l'encrage est essentiel dans son processus de création, éloigné de la technique pure, elle renoue avec les gestes du peintre, ce qui fait de chaque épreuve une pièce unique.

N5 GALERIE, 5 rue Sainte Anne 34000 Montpellier Tél : 09 81 05 39 75