Canneur-rempailleur: l'extinction d'un savoir-faire ancestral

Publié le 28 août 2019 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Après son service militaire, ce menuisier de formation travaille dans une boîte de nuit et vend des chaises sur les marchés pour un ami, le jour. "Face à une forte demande de restauration de chaises, mon ami et moi avons appris le métier avec des anciens. Finalement, il est parti dans le sud, j'ai donc continué cette activité seul. Mon atelier était situé à Condé-sur-Sarthe et je vendais sur les marchés". Michel Léard est un rempailleur à l’ancienne maîtrisant aussi l’art délicat du cannage. "Pour le paillage du dessus du siège à l’ancienne, j'utilisais de la paille de seigle. Pour le cannage, du fil de bambous. J’achetais le fût, le teintais en fonction de l’intérieur de la maison, le paillais et le revendais". Il crée son magasin À la Chaise en paille en 1980 à Alençon. "C'était l'époque des premières cuisines aménagées avec salles et salons. Je vendais alors les chaises car les cuisinistes ne les fabriquaient pas. Mais, l'arrivée des enseignes d'ameublement à Alençon dans les années 1990, telles que Conforama et But, est responsable d'une première baisse d'activité. Par la suite, l’implantation d’Ikéa m'a causé aussi beaucoup de tort".

Alors que cette concurrence fait rage, il se diversifie grâce à la vannerie, aux jouets en bois et aux cadeaux. En effet, ce commerce où le temps semble s'être arrêté, propose des jouets en bois pour les enfants, des paniers en osier pour le marché... Les clients viennent chercher chez lui, des objets uniques et des conseils personnalisés. Au début des années 2000, il poursuit sa diversification en devenant un point de retrait pour les colis. "Le client ne vient plus pour m'acheter 6 chaises. Le but est de le faire entrer et de lui vendre tous les à-côtés". Aujourd'hui, Michel Léard est le dernier canneur- rempailleur du département de l'Orne.
  Une flambée du prix des matières premières, l’augmentation du coût de sa main d’œuvre ainsi qu’une mode désormais passée, ont finalement eu raison de son activité principale de cannage-rempaillage. "La paille de seigle est aujourd’hui inabordable et c'est long à faire. J'ai travaillé pendant 50 ans avec un fournisseur qui était un ancien agriculteur. Quand le fils a repris la ferme, la matière première augmenta de 100%. Globalement, le prix d'une chaise est passé de 60 francs en 1980 à 200 francs une dizaine d'années plus tard. Ça a triplé! Depuis, j'utilise du toron, fait de papier tourné, beaucoup moins cher et plus rapide à mettre en place. Parfois, j'ai une commande de chaise en cannage ou paillage mais c’est devenu rare!".

Toutefois, sa faculté d’adaptation lui permet, aujourd’hui encore, de perdurer, pour le plus grand plaisir des enfants et nostalgiques d’une époque, désormais révolue, où les commerces de proximité étaient légion. Grâce aux jouets en bois et autres objets plus insolites les uns que les autres, sortis de l'ancien temps, son magasin reste ouvert à tous, 6 jours sur 7, malgré tout. Depuis 10 ans la retraite l'attend... Mais aucun projet pour lui en ce sens. Ce magasin, il y a mis tout son cœur, il n'envisage donc pas une fermeture de son vivant. Chères lectrices, chers lecteurs, une pause s'imposait au mois d'août. Nous nous retrouverons le 1er septembre. Profitez bien de vos vacances ! En 1945, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale une grande partie de l’Europe est détruite...  (21.01 Mo) Fondée en 2014 à Paris, Kino Visegrad est une association francilienne de promotion des cinéma...  (6.21 Mo) Benoit Biteau est premier en tout. En 2010, il est le seul agriculteur bio élu conseiller régiona...  (1.6 Mo)  (1.84 Mo)  (675.3 Ko) Invité au G7 de Biarritz comme les 5 autres chefs d'Etats ou de gouvernements des pays les plus... Emmanuel Macron a participé aux commémorations des 75 ans du débarquement de Provence. A ses côtés,... Après l'incendie dont a été victime la cathédrale parisienne, les dons promis par les grandes... Toutes les brèves