La nuit, le grondement surprend Uqsuralik et la banquise craque. La jeune femme est soudain séparée de sa famille sur un désert de glace en compagnie de chiens. Ainsi commence ce livre où peu à peu nous entrons dans la vie des Inuit partageant une vie rude, des espaces où il n’est pas simple de s’orienter, où des trous cachent de la nourriture, où on rencontre des groupes d’hommes et de femmes, des animaux et des esprits. La vie est une aventure de chaque jour, de chaque nuit, l’une et l’autre pouvant durer des mois, et Bérengère Cournut parvient à nous y transporter instantanément pour nous y faire vivre cette existence où la mort côtoie la vie, où les enfants qui naissent sont un cadeau de la nature plus que le résultat d’une relation sexuelle, au point qu’ils cherchent eux-mêmes leur propre prénom parmi ceux des ancêtres. Des chants rythment les évènements qui surviennent, évoquant les conflits entre les hommes, l’orage, la naissance, l’absence, le retour.