Plusieurs années ont passé. Le hasard fait que Sacha vient habiter dans une ville où il retrouve un ami, l’autostoppeur. Celui-ci n’aura pas d'autre nom. Il pourrait être désigné comme « l’ami », « l’alter ego », mais ça n’irait pas. L’autostoppeur ne fera que ça : de l’auto-stop, moyen presque suranné de voyager à l’époque des plate-formes de co-voiturage sur internet. L’auto-stop, ça crée des rencontres, éphémères souvent, mais cet autostoppeur voyage au hasard des véhicules qui s’arrêtent, fait des photos, raconte les paysages, énumère les villes et les villages (surtout les villages). Et laisse à la maison Marie, la femme qu’il aime, et Agustin, leur fils. Une étrange relation va sa nouer entre ces quatre-là : Marie, Agustin, l’autostoppeur et Sacha. Celui-ci écrit des livres. Son prochain devrait raconter les voyages d’une vieille dame : il en fera des toiles sur lesquelles il écrira à la peinture jaune. Marie traduit des livres d’un auteur italien, Marco Lodoli. Et Agustin va à l’école.
C’est un livre avec lequel on est toujours sur le départ. J’y ai pensé à Jean-Christophe Bailly et son Dépaysement, à Roman Opalka pour son rapport à la toile, à Sophie Calle photographiant des inconnus. Et, quand j’ai vu le film d’Erwan Le Duc, Perdrix, j’ai pensé que l’autostoppeur était sûrement celui de ce livre.
Et chaque lectrice, chaque lecteur y trouvera ses points de repère, son village, sa région, des noms, des souvenirs, et le désir de prendre part à cette sorte de camaraderie des routes.