Titre : Choc, T3 : Les fantômes de Knightgrave, Troisième partie
Scénario : Stéphane Colman
Dessinateur : Éric Maltaite
Parution : Avril 2019
Choc est un héros historique de la série Tif et Tondu. Je n’ai jamais eu l’occasion rencontrer ce personnage avant ma découverte de la trilogie Les fantômes de Knightgrave. Je suis sorti conquis de ma lecture des deux premiers tomes. J’y avais trouvé une densité scénaristique très intéressante qui mettait en valeur un protagoniste qui l’était tout autant. J’étais donc curieux de connaître le dénouement avec la parution de cette troisième partie.
Un bad guy aux multiples facettes
La quatrième de couverture présente l’intrigue avec les mots suivants : « Choc ou Monsieur Choc, nul ne sait qui se cache derrière ce masque. Certains pisse-copies en mal de sensationnalisme le surnomment « le chevalier maléfique ». Pour moi, il n’y a qu’une façon de le nommer, la crapule publique numéro un ».
La construction scénaristique est relativement complexe. Les flash backs sont fréquents. Les auteurs alternent en permanence entre différentes périodes de la vie du personnage principal. Cela génère une lecture dense qui demande d’être bien concentré et réveillé pour en profiter pleinement. De nombreux aspects de la vie du héros sont évoqués. Les passerelles entre des moments variés de son existence sont nombreuses mais ne sont jamais évoquées avec lourdeur. Ces moments fragilisent souvent les certitudes que le lecteur pensait avoir construites.
La plus belle réussite de cette trilogie est son personnage principal. Ce troisième tome n’échappe pas à la règle. La personnalité de Choc est complexe et troublante. Il s’agit d’un grand méchant à la tête d’un empire du mal. Pourtant il est attachant. Il donne l’impression que tout est cadré, prévu et millimétré. Pourtant l’intrigue nous réserve bon nombre de surprises. Il s’agit, à mes yeux, d’un des meilleurs « bad guy » que j’ai eu l’occasion de rencontrer ces dernières années.
Cette histoire prenante a le luxe d’être mis en image par un dessinateur de talent. Je suis un grand fan du travail d’Eric Maltaite depuis le début de la série. Je trouve que son style a le « contact facile ». Son trait est dynamique, précis et agréable. Il colle parfaitement à la densité de l’intrigue. Les illustrations s’adaptent sans mal aux variations d’ambiance et d’époque. Elles participent très fortement au plaisir du lecteur et à la qualité de l’ensemble.
Pour conclure, ce troisième tome conclut remarquablement une bien belle trilogie. J’ai vraiment hâte de prendre le temps de la relire pour en saisir toutes les subtilités dont certaines ont dû m’échapper. Je suis également de curieux de lire les aventures de Tif et Tondu dans lesquelles apparaissent Choc. Mais cela est une autre histoire…