Après avoir exploré la vie de George Sand, elle s'était penchée sur celle de Françoise Sagan, à qui, une fois perruquée elle ressemblait tant que sa propre mère, découvrant l'affiche du spectacle, lui avait dit : la photo est belle mais c'est dommage que ce ne soit pas toi. Quel compliment !
A force d'interpréter Françoise par Sagan elle a fini par mûrir l'idée d'un nouveau spectacle dans lequel elle serait davantage elle-même tout en exploitant le parallèle entre son parcours et celui de Sagan. Son Bye-bye tristesse évoque sa vie ... et la nôtre. Elle y révèle sa personnalité aux multiples facettes, capable d’exubérance comme de retenue, de provocation comme de pudeur.
Quel culot pour commencer dans le noir absolu. Sa voix nous enveloppe immédiatement et les paroles nous cueillent :
On ne sait jamais ce que le passé nous réserve (...) retrouver une vieille connaissance ... Assise sur un tabouret de bar, gainée dans une robe fourreau longue, noire, et à traîne, conçue par Irié qui l'habille très souvent, sa posture évoque alors Marlène Dietrich et annonce presque la scène finale, ... que je ne vous raconterai pas, sur une chanson dont les premières notes de musique évoquent Comment te dire adieu ...Pas davantage que les instantanés de sa vie et les multiples anecdotes (vous apprendrez que ce n'est pas Serge Gainsbourg qui a inventé Je t'aime moi non plus). Elle revient sur quelques rencontres avec des personnes très célèbres et sur l’époque où elle se prenait pour la reine d’Angleterre. Elle ne cache rien de ses folies (passées ?).Caroline y révèle beaucoup de points communs avec Françoise (elle en avait aussi avec George) :Sagan aimait la fête et ses nuits blanches, moi aussiSagan aimait la vitesse, moi aussiL'amour sous toutes ses formes, moi aussiLa solitude, moi aussiLe jeu ... moi non plus !Elle a eu raison de miser aussi sur le rouge pour créer ce récital autour de chansons écrites par Françoise Sagan (on ignorait que l'écrivaine en avait publié et pourtant elle eu de fameux interprètes), Pascal Mary, Pierre Notte, Thierry Illouz ... et quelques titres où Caroline a elle-même mis la main.Tout est très réussi. A tel point que le public n’a pas besoin qu’on le lui demande pour fredonner avec elle un titre que quelques minutes auparavant il ne connaissait même pas.Caroline se dépense sans compter parce que compter est la seule chose qu’elle ne sait pas faire. Par contre aimer, oui ! Et travailler aussi ! Pour preuve, elle a décidé de modifier le spectacle, que vous verrez à Paris dès le 25 octobre au Théâtre de l'Archipel dans une version disons enrichie dont le titre sera Caroline Loeb chante et raconte, Chiche !
La photo qui n'est pas logotype A bride abattue est de Richard Schroeder.