Etats-Unis, 2007
Réalisation: Benson Lee
Chorégraphies:
- Gamblerz & Last For One (Corée)
- Phase T (France)
- Ichigeki (Japon)
- Knucklehead Zoo (USA)
Documentaire sur la breakdance. De Las Vegas à Osaka en passant par Paris, et Seoul, les b-boys du monde entier n’ont qu’un seul rêve, gagner le Battle of the Year organisé tous les ans en Allemagne.
Je vous en parlais il y a deux semaines, et non content de faire le tour des salles américaines et canadiennes, ce documentaire s’est retrouvé dans la programmation du festival d’Auckland. Une aubaine.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire si l’on se fie au teaser et à l’introduction du film Planet B-Boy n’est pas un documentaire sur l’historique du hip-hop ou sur la mise en place de ce phénomène comme avait pu l’être Rize pour le Krump. Après un rapide prologue rappelant comment est née la culture hip-hop et principalement sa partie danse, le documentaire s’atèle principalement à montrer 4 approches du style en suivant les représentants des 4 nations les plus à la pointe lors l’édition 2005 de Battle of the Year.
Corée du Sud, France, Japon et USA, chaque pays ayant une façon différente de traiter cette danse, de la confronter son entourage familial, à sa culture. D’interviews des danseurs et de leurs familles, en extraits de répétition puis de compétition, on en apprend un peu plus sur les forces qui caractérisent chacune des équipes. En Corée du Sud il s’agit de trouver le mouvement le plus inattendu, le plus neuf, le jamais vu. En France, c’est la technique qui prime, la qualité de l’exécution. Au Japon, on se focalise principalement sur le travail chorégraphique. Enfin, au USA, c’est l’esprit battle qui domine.
Cependant ce choix dans la narration est à double tranchant. Son avantage est d’éduquer notre regard à la lecture de cette danse. Planet B-Boy le clame dès le départ, le b-boying n’est pas seulement de l’improvisation, bien au contraire, c’est une danse aux pas définis qui s’écrit, se construit, se lit. En axant notre regard sur différents aspects qui composent cette danse (le battle, la technique d’exécution, la création des figures, l’écriture chorégraphique) le documentaire donne aux spectateurs les outils nécessaires pour lire plus en profondeur les chorégraphies présentées.
Seulement à trop vouloir réhabiliter le genre aux yeux du grand public le film se mort parfois un peu la queue, portant la breakdance aux nues oubliant qu’au final c’est un style de danse parmi d’autres. De plus je trouve que c’est dommage que ce film ne sorte que maintenant car les mentalités vis-à-vis du hip-hop ont grandement évoluée depuis 2005.
Au niveau des chorégraphies, c’est bien évidemment du très bon niveau. Il faut retenir principalement celle du crew japonais (non ce n’est pas une légende, les japonais sont vraiment les meilleurs en chorégraphie) d’une inventivité incroyable jouant sur l’idée de la musique créatrice de mouvement. Le documentaire se termine d’ailleurs en disant que cette chorégraphie est rentrée dans les annales du Battle of the Year comme étant la meilleure jamais présentée. Celle du crew français était également très sympa surtout dans sa deuxième moitié avec des idées très intéressantes et une très belle qualité de mouvement. Par contre la réalisation et principalement les cadrages sont parfois un peu hasardeux…
Quoi qu’il en soit ce genre de documentaires s’adressant au grand public est toujours très intéressant. Si le film ne sort pas près de chez vous, n’oubliez pas de louer le DVD à partir du mois d’Octobre…
Note: