Il y a sans doute quelque chose d’Alexandre Dumas chez Alexis Michalik. Ce goût de l’aventure. Ce plaisir évident du récit et de ses rebondissements. Ces voyages dans les pages qui nous entraînent si loin. Le titre ne pouvait être mieux choisi : Loin.
Antoine, sa petite vie bien réglée, son mariage prochain, son destin tout tracé, quitter la Bretagne pour s’installer à Paris où l’attend son avenir professionnel, son nom même, Lefèvre.
Laurent, le voyage c’était celui de son père, arrivé en Bretagne depuis un pays africain, y ayant trouvé sa place malgré quelques remarques racistes, et surtout ami d’Antoine.
La troisième, c’est Anna, la soeur d’Antoine, son contraire, qui disparaît sur un claquement de porte et revient sans avoir rien lâché de son entêtement et de sa place dans le trio.
C’est Antoine qui part à la recherche de son père, Charles, dont on n’avait plus aucune nouvelle depuis de nombreuses années (au point que sa mère s’était remariée). Laurent l’accompagne et Anna, qui est née peu après l’abandon de son père, va s’incruster naturellement dans cette épopée.
De nombreuses pistes vont s’ouvrir. Parfois elles nous mèneront dans des lieux improbables, dans l’histoire de l’Europe d’abord, de loin en loin comme on dit. On y trouvera des noms très éloignés de ce Lefèvre. Le mauvais sera le bon, le bon sera mauvais. Ce que gagnent les protagonistes de cette aventure, ce n’est pas une identité linéaire mais la liberté de décider qui on est. À chaque étape de sa vie.
J’ai retrouvé l’élan du Porteur d’histoire dans ce roman. J’y ai reconnu une lointaine parenté entre Laurent et Honoré qui racontait Edmond. Laurent, le témoin indispensable sans qui nous ne pourrions pas suivre cette saga romanesque.