La famille Bettez a choisi, justement, de poursuivre la SQ, des policiers enquêteurs chargés de l'enquête sur la disparition de Cedrika Provencher (finalement retrouvée morte depuis 2007) et la procureure générale du Québec pour 10 millions de dollars.
Oui.
Je crois que ceci est juste et bon.
Rarement les policiers n'ont-ils mieux mérités leur sobriquet de "cochons". Ils ont fait, alors, un véritable travail de cochons.
Jonathan Bettez a été longtemps considéré comme le principal suspect de la disparition de la petite Cedrika, il a, en fait été l'UNIQUE piste explorée par les policiers.
Il existe trois types de dommages en droit civil:
-Les dommages matériels et réels (ce que l'on peut chiffrer)
-Les dommages moraux (sur la réputation, le niveau d'humiliation, etc.)
-Les dommages exemplaires (quand on pointe le doigt vers des dommages jugés intentionnels)
La poursuite des Bettez, qui ont tout perdu, entreprise, vie sociale, parents, amis, qui ont dû digérer une vindicte publique aussi immonde que le meurtre qu'on lui attribuait faussement, ont reçu des noeuds coulants de pendus, des oeufs et ont dû effacer des graffitis haineux sur leur maison, englobe les trois types de dommages.
Je me rappelle, quand on l'a arrêté, on en avait fait un tel cirque, avec une troupe de badauds qui lui criait de noms d'oiseaux, une foule préparée par la police, avec une mise en scène si bête, que le lendemain, dans le journal, je ne me rappelle plus quel journaliste avait signé la chose, mais on parlait davantage du grotesque de la mise-en-scène et du cirque médiatique orchestrée par la police que du potentiel accusé. Ce que Bettez ne fût jamais, au fnal.
Il n'était au final qu'un conducteur d'une voiture rouge comme celle identifiée par des témoins de sa disparition et son alibi (il écoutait un film, seul) avait été jugé louche.
On le soupçonne dès le départ et on évacue toutes les autres pistes. On invente un faux concours où Bettez serait amené à jouer au golf au Mont-Tremblant et où un agent infiltrateur, devenu "ami" lui aurait fait cracher le morceau. Rien à faire. Il ne mord à rien. C'est un banal homme ordinaire. On sera son "ami" gauchement. On choisit alors de tenter de le coincer sur de la pornographie juvénile. On fuite à sa famille qu'on aurait trouvé de la pornographie juvénile sur l'ordi de Bettez, (ce qui est faux) et on met sa famille sous écoute téléphonique afin que quelqu'un crache le morceau. "Ouin, Jonathan a toujours eu un faible pour les tites-filles...." non, rien. On pirate illégalement son Facebook et on l'arrête publiquement pour que les langues se délient.
"Ouin Jonathan m'a toujours dit que les petites filles..."
Non.
Rien.
Le cirque fait du mauvais Mesmer.
Un juge a regardé tout ça en profondeur, et a été forcé d'acquitter Bettez qui n'était coupable que de conduire une voiture rouge.
Mais le mal avait été fait. Le nom Bettez est à jamais marqué par un souvenir horrible. Jonathan n'a plus de vie sociale. Il vit du bien-être social.
Les Emballages Bettez ne leur appartiennent plus.
Le travail de la SQ a été super bâclé. On a jamais eu de mandat de perquisition parce que les accusations de pornographie juvénile étaient basées sur rien, sinon du mauvais instinct. On a fuité des infos aux médias pour faire réagir, on l'a trainé en cour le jour de l'anniversaire de Cedrika, on a coulé l'info qu'il refusait de passer un test de polygraphe, ce qui était faux, il voulait bien, mais à conditions que les résultats restent confidentiels. Ce qu'on lui a refusé. Là, il a refusé.
Les stratégies policières peuvent être utiles.
Mais doivent se bâtir sur plus que du mauvais instinct.
Surtout sur 13 fucking années!
On a lynché les Bettez!
Glissant sur la plus grosse pelure de banane qui soit.
En clown entarté par soi-même.
Peu importe la conclusion de tout ça, il y aura un avant et un après.
Loin de la pauvre Cedrika.
Je crains que les Bettez méritent leurs millions.
La police a manqué de jugement. Gravement. A dérapé. Pendant plus de 10 ans.
On a tant voulu jouer au super-héros, qu'on a vu seulement la tarte qu'on avait en main.
Pas celle qui les attendait au bout du tunnel.
Y a vraiment rien de drôle là dedans.
Rien.
Tout est sombre.
Ces clowns étaient tragiques. Et ils ont fait de nouvelles victimes en voulant jouer au sauveur de la veuve et de l'orphelin.
Notre climat actuel, propice au lynchage public, n'arrangera rien dans le futur.