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https://www.persee.fr/doc/emixx_1245-2300_2009_num_3_3_862
Aux commencements Créé en mars 1941, le Centre de séjour surveillé de Djelfa fut placé sous la responsabilité du commandant de réserve Jules César Caboche2 et, après sa fermeture en juin 43, transformé en camp pour prisonniers de guerre. Destiné à héberger des « internés administratifs », il reçut d’abord, brièvement, des communistes français puis des étrangers (certains comptabilisés comme juifs), anciens membres des Brigades internationales et républicains espagnols en majorité. Ces derniers provenaient d’Oranie3, mais aussi des camps d’internement d’Algérie et même de France, conformément à la volonté des autorités vichystes d’éloigner de métropole environ 5 000 « meneurs extrémistes irréductibles4 », français et étrangers. Dans ce but, entre mars 41 et août 42, une dizaine de convois furent organisés, mais ne touchèrent que 1 390
1 Pour les sources de ce travail, voir « Annexe I » 2 Déjà sur place en mars 41, après la courte période de commandement du capitaine Chabrol, Caboche exerça officiellement ses fonctions du 7 avril de la même année au 23 juin 43. 3 Où ils étaient arrivés d’Alicante et de sa région à la fin de la Guerre civile et où des arrestations de républicains espagnols, ordonnées par Weygand, eurent lieu durant l’été 41. Les archives du CAOM conservent quelques listes d’Espagnols transférés d’Oran à Djelfa avec, au total, 93 noms ; voir « Annexe I ». 4 Lettre de Darlan au ministre secrétaire d’État à la Guerre, 17 février 1941, ( voir annexe 1.
personnes5. Le septième, par exemple, qui conduisit l’écrivain espagnol Max Aub6 jusqu’à Djelfa à la fin novembre 41, concernait des prisonniers du camp du Vernet d’Ariège : un groupe de « 76 étrangers indésirables7 », composé en principe de 38 Allemands, 14 ex-Autrichiens (sic), 8 Hongrois, 4 ex-Tchécoslovaques (sic), 1 apatride, 8 Roumains et 3 Espagnols8. Bien encadré, ce groupe devait partir du Vernet le 24 novembre et rejoindre Port-Vendres afin d’embarquer à destination d’Alger où l’arrivée était prévue le 27. Aub a évoqué cette traversée jusqu’à Alger, dans les cales du cargo Sidi Aïssa9 : Nous partîmes de Port-Vendres à la tombée de la nuit, sortis du port on nous retira les menottes. Un médecin français, déporté, demanda qu’on nous autorisât à monter sur le pont par groupes de cinq, par groupes de dix. Il ne lui fut même pas répondu. Nous ne pouvions voir que l’éclat des baïonnettes de l’infanterie de marine qui montait la garde en haut de l’écoutille. Les côtes d’Espagne devaient être visibles. Nous étions deux Espagnols dans l’expédition, nous aurions aimé voir la terre espagnole, moi je la sentais passer à mes côtés, physiquement. Trois jours après nous arrivâmes à Alger, merveille mauve au petit matin. On nous enferma dans un vieux bastion, on nous alimenta correctement. Jusqu’à ce moment nos bagages avaient été transportés (je ne peux voyager sans
5 Denis PESCHANSKI, La France des camps. L’internement, 1938-1946, Paris, Gallimard, 2002, p. 308. 6 Né à Paris en 1903, décédé à Mexico en 1972. 7 « Convois à destination de l’Algérie » (AN). 8 Note pour le directeur du personnel et de l’administration de la police, Vichy, 15 novembre 1941, signée : « Le Directeur de la Police du Territoire et des Étrangers » (AN). Ces chiffres, et celui qui concerne la totalité du groupe (76), pourraient ne correspondre qu’à des prévisions. Le rapport de l’inspecteur général des camps après son passage en Algérie, au printemps 1942, ne fait état que de 68 détenus parvenus à Djelfa le 28 novembre 1941 (AN). Pour Aub, ils étaient soixante-dix : « Deux Espagnols, le reste des Allemands, des Tchèques, des Hongrois, des Polonais » (« Camp de Djelfa, Algérie », voir « Annexe I »). 9 Et non Sidi Aïcha, bien improbable en arabe.
livres, de plus je transportais pas mal de vêtements et mes manuscrits). […] À six heures du matin on nous fit mettre en rangs pour aller à la gare […]10 Après seize heures de train, à l’arrivée à Djelfa dans l’hiver et la nuit des hauts plateaux, prend place l’épisode de l’abandon des valises, trop lourdes pour des hommes fatigués qui, passant alors sous le commandement implacable de l’adjudant Jean Gravelle, reçoivent l’ordre de rejoindre le camp au pas de gymnastique, bagage à l’épaule. Aub proteste : – Je ne peux pas porter mes bagages. – Laissez-les. J’en ai rien à cirer. Mais personne viendra les chercher. Compris ? En avant, racaille. J’abandonnai mes bagages, avec une seule mallette sur l’épaule je commençai à marcher. Cent mètres plus loin, plusieurs, moins décidés, excessivement chargés, commencèrent à s’arrêter. L’homme au béret les faisait avancer à coups de cravache. Plusieurs tombèrent et à grand renfort de coups de pied il les obligea à poursuivre. La route se vit semée de valises. […] Passant à côté de moi il me gratifia d’un coup de cravache au visage et brisa mes lunettes. Sur le sol, à tâtons, je cherchai les verres. Ce n’était pas le commandant du camp, mais son adjudant, il s’appelle Gravelle11 Trois ou quatre kilomètres plus loin nous arrivâmes au fort de Cafarelli, dans le noir on nous enferma dans de grandes pièces, nous nous étendîmes sur le sol12 Djelfa n’était alors qu’un obscur toponyme du djebel algérien. En 1930 la population n’atteignait pas 3 000 habitants. Elle n’en avait sans doute guère plus au début des années quarante. Son contingent militaire, son éloignement des grands centres urbains, 10 « Camp de Djelfa, Algérie » (doc. cité.) 11 Jean Gravelle, adjudant, « inspecteur chef » responsable de la police du camp (CAOM). 12 « Camp de Djelfa, Algérie », doc. cité. Appartenant à l’armée, le fort Caffarelli fonctionnait un peu comme une annexe du camp. Aub écrit généralement, contre l’usage, « Cafarelli ».
son isolement sur les plateaux qui bordent le Haut-Atlas, au terminus de la voie ferrée venant d’Alger via Blida, la pauvreté de ses sols quasi désertiques, en faisaient (comme au XIXe siècle) un lieu doté d’une sorte d’extraterritorialité, propice au bannissement et à l’établissement d’un camp de prisonniers13 Deux personnalités majeures ont témoigné de leur séjour dans le camp de cette localité : Aub qui, outre plusieurs récits, a produit un témoignage littéraire de première importance, Journal de Djelfa [Diario de Djelfa], recueil de quarante-sept poèmes choisis parmi une centaine écrits au camp entre le 28 novembre 1941 et le 18 mai 1942 (quelques-uns sont reproduits en annexe)14 et Roger Garaudy interné dans les toutes premières semaines de la vie du camp avec 500 autres communistes, bientôt transférés à la redoute de Bossuet15 (Dheya) et remplacés par 195 étrangers en provenance de celle-ci16 Le bref témoignage de Garaudy évoque d’abord l’état initial du camp, un campement rudimentaire dans un environnement naturel hostile. Mais il en vient vite à un épisode héroïque qui l’intéresse. Bravant l’interdiction, les prisonniers français en partance pour Bossuet saluent les nouveaux arrivants espagnols et ex-brigadistes
13 « Extraterritorialité » : terme emprunté à Georges Steiner par Annette WIEVIORKA (Auschwitz, 60 ans après, Paris, Laffont, 2005, p. 12.) Sur cet aspect de Djelfa, voir Danièle IANCU-AGOU, « Être expulsé ou interné à Djelfa aux siècles derniers (1893-1942) », in Revue du monde musulman et de la Méditerranée, nº 115- 116, 2007, p. 271. 14 Pour les témoignages littéraires d’Aub sur Djelfa, voir « Annexe I ». 15 Le 18 avril 41 selon Paul D’HÉRAMA (Tournant dangereux. Mémoires d’un déporté en Afrique du Nord (1944-1945), p. 119, voir « Annexe I ») ; le 29, d’après le billet de train collectif établi pour 491 passagers (CAOM). 16 Bernard Lecache, après avoir été interné à Bossuet, puis à Djenien-Bou-Rezg, fit un séjour d’environ six mois à Djelfa, du 22 mai au 2 décembre 1942 (cf. Emmanuel DEBONO, « Bernard Abraham Lecache, président fondateur de la Ligue internationale contre l’antisémitisme. (Paris, 16 août 1895-Cannes, 16 août 1968) », Archives juives 2007/1, nº 40, p. 140-144). Il ne semble pas avoir laissé de témoignage écrit sur son internement. en sifflant « Allons au-devant de la vie17 », encourant ainsi de graves représailles : Le commandant, écumant de rage, nous ordonne de nous taire et nous prévient qu’à la troisième sommation il fera tirer sur quiconque n’est pas rentré se coucher sous les tentes. Personne ne bronche et notre chant prend une ampleur triomphale. Cravache en main, l’officier donne l’ordre de tirer18. […] Malgré les menaces et les coups que le commandant porte à nos gardiens arabes, les mitrailleuses se taisent toujours. Tous les hommes sont restés debout. Pas un n’a accepté de se coucher pour échapper à la rafale. Ce temps, long comme des dizaines de vie, s’éteint dans le silence. Ce n’est déjà plus qu’une vaguelette joyeuse sur le sable d’une plage19 Garaudy reviendra sur cet épisode, notamment dans Mon tour du siècle en solitaire20. Il donnera alors, de l’attitude des gardiens, une explication à teneur religieuse bien difficile à vérifier : « Ces inconditionnels de Dieu nous ont fait vivre : il est contraire à l’honneur de guerriers musulmans du Sud qu’un homme armé tire sur un homme désarmé. Ils avaient, avant nous, l’expérience de la transcendance vécue21», interprétation qui semble concorder davantage avec l’évolution des préoccupations philosophicoreligieuses de l’auteur qu’avec ce que l’on peut savoir des gardiens algériens du camp à cette époque, spahis prêtés par l’armée, 17 La plus répandue des chansons du Front populaire dont elle est devenue le symbole ; paroles de Jeanne Perret, musique de Chostakovitch. 18 Parole d’homme, p. 12 ; voir « Annexe I ». 19 Ibid. p. 16. 20 Mon tour du siècle en solitaire. Mémoires, p. 64-66 ; voir « Annexe I ». Aussi bien dans cet ouvrage que dans Parole d’homme, Garaudy reprend et développe un premier récit de 1946, où l’événement n’est pas interprété dans un sens philosophico-religieux, paru dans Antée. Journal de Daniel Chénier, p. 58-59 (voir Annexe I.) 21 Ibid. p. 66. goumiers ou douaïr recrutés localement22. Quoi qu’il en soit, le drame ne s’est pas produit, ce qui explique l’absence de trace dans les archives de ce qui ne fut sans doute qu’une manoeuvre d’intimidation de la part de Caboche. Hyperbolisé par l’interprétation qu’en donne l’écrivain-philosophe, cet épisode témoigne d’abord de la force morale des prisonniers et de la solidarité des gardiens à leur égard, face à l’oppresseur commun. Aub fera allusion à diverses reprises à cette communauté de sentiment. Mais le récit de Garaudy souligne aussi la tension extrême que pouvait créer l’excessive raideur du commandement exercé par Caboche, campé, comme dans la plupart des témoignages, « cravache en main23 ». André Moine (qui donne en outre quelques détails sur le fort Caffarelli où fonctionnèrent un temps les services administratifs du CSS, également lieu de transit vers le camp proprement dit, parfois d’accueil pour les malades, mais surtout mitard pour les prisonniers punis, « le Collioure de là-bas24 »), confirme à quelques détails près, avec Lucio Santiago, Paul d’Hérama et Roger Codou, l’épisode rappelé par Garaudy : solidarité des gardiens, mitrailleuses, chant qui s’élève (« L’internationale » pour L.
22 Les douaïr, « musulmans mobilisables, engagés pour un service auxiliaire de police (en arabe : un deïra, des douaïr) » (D’HÉRAMA, op. cit., n. 1, p. 94) ; « corps spécial de troupes indigènes » (PESCHANSKI, op. cit., p. 269). Ils semblent avoir rapidement remplacé les spahis. 23 Parole d’homme, op. cit., p. 12. Un autre exemple de tension extrême, avec menace des mitrailleuses, est fourni par Demusois et Martel. Suite à leur visite au fort Caffarelli, ils reproduisent une déclaration des prisonniers soviétiques opposés à leur propre transfert au fort : « […] la Direction nous posa plusieurs ultimatums, puis appela la troupe, et fit braquer sur nous les mitrailleuses » (rapport du 25 mars 1943 ; voir « Annexe I »). 24 Félix Gurucharri, in Federica MONTSENY, p. 68, voir « Annexe I » ; du même témoin, quelques lignes plus lyriques : « Caffarelli, prison immonde, tombe de beaucoup d’hommes, etc… », ibid., p. 75. « Collioure » : allusion métonymique à la forteresse tristement célèbre (voir Grégory TUBAN, Les séquestrés de Collioure, Perpignan, Mare Nostrum, 2003.)
Santiago25), force et victoire morales des internés, sont des éléments communs aux quatre témoignages. Ces témoins concordent aussi pour rappeler que ce fut aux premiers internés, français, qu’il incomba de commencer l’installation du camp, à environ un kilomètre de Djelfa : aménagement de « plates-formes horizontales [pour] installer les marabouts », d’« abris pour les cuisines roulantes » et de « tranchées pour les feuillées » , car « pour le moment il n’y a qu’une clôture de fils de fer barbelés au flanc d’un coteau exposé à tous les vents. Nous admirons la prévoyance des autorités militaires locales : d’abord les fils de fer de clôture, ensuite les habitations26 ».
L’ordinaire d’un camp Outre ses témoignages littéraires, ce sont cinq textes non fictionnels27 d’Aub qui, avec les documents d’archives, permettent d’élaborer quelques savoirs sur ce qui était officiellement, bel euphémisme administratif, le « centre de séjour surveillé » de Djelfa. […][LIRE ICI LA SUITE DU TEXTE]
AUTRES TÉMOIGNAGES : CODOU, Roger, Le Cabochard. Mémoires d’un communiste 1925-1982, Paris, Maspero, 1983, p. 151-154. D’HÉRAMA, Paul, Tournant dangereux. Mémoires d’un déporté en Afrique du Nord (1944-1945), La Rochelle, Imprimerie Jean Foucher, 1957, p. 81-121 (vraisemblablement le témoignage français le plus complet sur les débuts du camp du camp de Djelfa). GARAUDY, Roger, Antée. Journal de Daniel Chénier, Paris, Éditions hier et aujourd’hui, 1946, p. 58-59. – Parole d’homme [1975], Paris, Robert Laffont, coll. Actuels, 1980, p. 11-17. – Mon tour du siècle en solitaire. Mémoires, Paris, Robert Laffont, 1989, p. 64-66. GUIJARRO, Frédéric [Federico] et CHAUPIN, Paul, in André Moine, Déportation et Résistance en Afrique du Nord (1939-1944), Paris, Éditions sociales, 1972, p. 195-196. GURUCHARRI, Félix, in Federica Montseny, Pasión y muerte de los españoles en Francia, Toulouse, Ediciones “Espoir”, 1969, p. 67-76. KLAJMIC, Leib, « Written report on conditions in Djelfa camp (N. Africa) », in Release them to fight on. Report of the International Brigade Association Conference held on april 3rd, 1943, s. é., 1943, p. 10-11. LUBELSKI, Benjamin, « Aux confins du Sahara, entre Juifs » , in Danièle Iancu-Agou, « Être expulsé ou interné à Djelfa aux siècles derniers (1893-1942) », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, nº 115-116, 2007, p. 276-282. […]
SARGA, Josep, « Un autre Mauthausen » [« Un altre Mauthausen »], revue Presencia, 377, 7 juin 1975, courrier adressé au directeur de la publication. VARGAS RIVAS, Antonio, Guerra, revolución y exilio de un anarcosindicalista, Almería, éd. de l’auteur, 2008, II parte “Exilio”, chapitre 2 “El maldito campo de concentración de Djelfa-Argelia”, s. p. Les pages antérieures font référence au séjour de l’auteur aux camps Suzzoni et Morand.
ANNEXE II Journal de Djelfa** Textes choisis et traduits par Bernard Sicot IN MEMORIAM Écorchés vifs, par tout le camp, quatre Arabes avec un Sergent tente après tente vont flairant, et préviennent ; ils cherchent les feux. Déjà le mercure descend au-dessous de moins dix degrés, et l’ouragan multipliant par plus de cent le froid qu’il fait. Déjà, relevée par le vent, la neige redevient nuage, d’un souffle sombre, noir et blanc. Pie par le dégel, des collines aux épaules grises et tranquilles, plus désertes que le désert, d’un monde perdu sont l’échine, monde où le temps ne compte guère. * Cf. Max Aub, Journal de Djelfa, Perpignan, Ed. Mare Nostrum, 2009, édition bilingue, étude préliminaire et notes de Bernard Sicot.
Écorchés vifs, par tout le camp, quatre Arabes avec un Sergent cherchent des foyers sous les tentes : « Interdiction de faire du feu », le bois appartient à l’État et vaut plus que les prisonniers ! Le vol des oiseaux s’amenuise de barbelés en barbelés. Formant sous la tente une grappe six ex-hommes sont entassés. Misère couvrant la misère, c’est par terre ils sont couchés. Des haillons recouvrent leurs os. Ce qu’ils avaient ils l’ont volé et vendu pour un peu de pain. Engendrés par le pus français, fils de gale et de la prison, tous ces squelettes de douleur, couverts de poux, d’excoriations, ont pour manteau un froid féroce. La peur seule habite leur monde. Leurs os n’offrent plus de chaleur. Et la mort vient en réclamant bien avant l’aube, dès trois heures. Aucun ne la voit arriver – du coup de froid au coup de faux ne peut passer le fil très fin qui sépare un degré d’un autre –, et au hasard elle en prend un : mais sans pouvoir le refroidir. Avec l’haleine du matin ils remarquent tous quelque chose. Ils observent sa bouche en vain ; se regardent les uns les autres. 202 L’un lui pique son gilet brun, l’autre sa ceinture de chanvre. Vert, « le Madrilène » prévient : « Ce type a passé l’arme à gauche. » Et voyant qu’il ne bouge point dans son enclos d’un autre camp, bûche sculptée par le destin, au regard indéfinissable, un moribond propose enfin : « Eh, toi, et si on le brûlait ? » Écorchés vifs, par tout le camp, quatre Arabes avec un Sergent. 3-1-42 […]
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