Une voiture qui roule à toute vitesse sur une route où il n’y a personne (à l’exception d’un autostoppeur), c’est Juliette, toujours à partir, depuis l’adolescence. Un policier qui reçoit sa plainte dans une petite ville tranquille des Vosges où sévissent néanmoins des nudistes révolutionnaires, c’est Pierre. Juliette Webb (Maud Wyler) et Pierre Perdrix (Swann Arlaud). Il fallait bien qu’une femme nue vole la voiture de la première pour que celle-ci rencontre le second. Elle, va de ville en ville, transportant une boite pleine de carnets où elle écrit tout ce qui lui arrive. Lui, est resté près de sa mère (Fanny Ardant), veuve, et de son frère (Nicolas Maury), divorcé ; dans son bureau, un calendrier affiche des citations à propos de la liberté. C’est léger, ça prête à rire, mais, sans perdre ce ton décalé, le film évolue vers des questions plus profondes. La mère de Pierre écrit chaque jour une lettre à son mari défunt. Juliette écrit à chaque instant. Est-ce vivre, être libre ? « O solitude »… La ridicule reconstitution historique d’une bataille montre que le passé est bien passé et qu’il est temps de passer à autre chose, peut-être « l’amour, le vrai »… quitte à se souvenir d’un poème de Novalis ou des aventures de Robinson Crusoé.