second
Les années 1960, une petite île suédoise. Minna et Andreas ont été confiés pour la journée à leur voisin, Johannes. Mais le soir, leurs parents ne rentrent pas. Toute trace d'eux a disparu. On sait seulement qu'ils sont américains. Alors on parle d'espionnage, on exhume des histoires de la dernière guerre et de l'occupation nazie... Étrangers, sans famille, élevés par un alcoolique soupçonné d'avoir été collabo, les deux enfants sont la cible toute désignée des haines qui rongent les insulaires.
Devenu adulte, Andreas revient solder ses comptes. Dans ce petit monde étouffant où la pluie brouille les frontières du réel, le passé ténébreux de l'île acquiert une intense présence. Et le drame semble inévitable.
Mon avis :
Je viens de finir ce livre et malgré une très belle plume de l'auteur, je suis sortie assez dubitative de ma lecture...Le tout premier élément qui a gêné constamment ma lecture, c'est le manque de clarté sur la chronologie des événements. Andréas revient sur l'île de son enfance et se perd énormément dans ses pensées, à tels points que nous-même sommes perdus. Du coup, nous passons du présents, au passé, à un passé encore plus lointain et un passé datant d'à peine quelques heures... C'est très déroutant !
Nous suivons Andréas à son retour dans sa maison d'enfance, la villa jaune, où l'a élevé ainsi que sa sœur Minna. Son enfance se passe sur une île, et j'ai trouvé que l'auteur avait écrit avec beaucoup de réalisme, la vie que peuvent avoir les habitants, avec les histoires entre eux, leurs conditions de vie... C'est assez prenant ! On se rend compte que, sur une île telle que celle-ci, chaque geste à une conséquence, chaque passé également. Que les rumeurs ont des impacts forts et que les secrets sont profondément enfouis !
Andréas, lors du rangement de la villa jaune, nous replonge dans son passé, mêlé au présent qui dégénère... On découvre le fameux Johannes, que la quatrième de couverture présente comme un alcoolique ancien nazi alors que je n'ai vu qu'un homme un peu rêveur, dépassé par les événements. Minna, une enfant paumée et légèrement folle et Andréas, son frère tout aussi perdu qu'elle mais avec une volonté forte de se faire aimer ! Pourtant, aucun attachement particulier envers les personnages. La façon de penser d'Andréas est beaucoup trop désordonnée pour moi.
A peine on survole une idée, qui souvent parait terrible, que le chapitre se termine et part sur une autre histoire à raconter, sans savoir chronologiquement où elle se situe, et sans savoir l'importance... C'est à la toute fin du livre qu'on se rend enfin compte des raisons du malaise constant sur cette île !
Dès le début, quelque chose semble vicié, les personnages ne semblent pas être ce qu'ils sont, sans que l'on arrive à comprendre ce qui est vrai, faux, et qui tient les ficelles de toute l'île... Car apparaissent beaucoup de personnages secondaires du passé. Les parents des enfants, la famille Kaufmann, Madame Guddal, Monsieur Carsten... Tout s'entremêle, s'imbrique...
C'est un livre que je dirai délicat à lire... Nécessitant même une seconde lecture peut être pour être sur d'avoir tout compris, tout perçu. La fin dévoile une réalité choquante, telle que l'on imagine, avant d'abandonner l'idée et finalement, de se retrouver devant le fait accompli ! Si je n'ai pas adhéré à l'histoire, la plume de l'auteur est vraiment fantastique pour arriver à nous faire ressentir tout cela !
Lettre de pluie de Steve Sem-Sandberg
21€