Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont évalué la durée d’attention de la génération des millenials, celle qui a grandi avec les écrans : 9 secondes. Sommes devenus des poissons rouges enfermés dans le bocal de nos écrans ? Une interview par France Culture de Bruno Patino,auteur du livre : la civilisation du poisson rouge. Passionnant
« L’homme parle du poisson rouge sur l’écran géant. De cet animal stupide, qui tourne sans fin dans son bocal. Les humains l’ont mis là, et se rassurent comme ils peuvent : la mémoire de l’animal est si peu développée, son attention si réduite, qu’il découvre un monde nouveau à chaque tour de bocal. La mémoire de poisson rouge, loin d’être une malédiction, est, pour lui, une grâce, qui transforme la répétition en nouveauté et la petitesse d’une prison en l’infini d’un monde. Cette fameuse « mémoire du poisson rouge » est-elle une légende ? Beaucoup d’entre nous ne se sont jamais posé la question, simplement heureux d’avoir une expression à utiliser lorsque nous voulons nous excuser d’un moment d’inattention.
Mais Google ne connaît pas de limite à l’extension du domaine de son calcul numérique. Et, l’homme, donc, annonce que son entreprise a réussi à calculer le temps d’attention réel du poisson. Le fameux "attention span". Et celui-ci est effectivement dérisoire. L’animal est incapable de fixer son attention au-delà d’un délai de 8 secondes. Après ces 8 petites secondes, il passe à autre chose et remet à zéro son univers mental. »
N.D.L.R
Pour rappel, cette déclaration de Patrick le Lay, ancien patron de TF1
"Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...)."
Ce fameux "temps de cerveau disponible" est vendu très cher à Coca Cola et aux autres.
Mais c'est du vol car avec une capacité d'attention de 9 secondes et des spots publicitaires qui durent 30 secondes, il y a énormément de "pertes".
D'autant plus que TF1 et les autres matraquent ces spots les uns à la suite des autres pendant de (très) longues minutes.
Je suppose qu'ils se justifient auprès de leurs clients en arguant que les neurosciences (de plus en plus utilisées par les publicitaires) ont prouvé que, comme en matière de rumeurs, il suffit de répéter très souvent les messages pour qu'il en reste finalement quelque chose dans le cerveau des téléspectateurs.
Depuis plus de 50 ans, le réfractaire à la pub que je suis depuis toujours, utilise une méthode très simple : dès que j'entends, ou que je pressens, que je vais être soumis à la pub, je coupe le son du téléviseur.
Plus sophistiqué encore :je suis abonné à Molotov TV, qui reproduit évidemment toutes les pubs des multiples chaînes qui en regorgent (à l'exception d'Arte). Les interruptions publicitaires peuvent durer jusqu'à 6-7 minutes ! Dès qu'elles se produisent, je coupe le son de mon téléviseur et à l'aide de mon smartphone (je regarde depuis mon smartphone vers ma télé, grâce à mon Chromecast) j'avance manuellement dans la projection jusqu'à la fin du spot. C'est très efficace. Avec cette méthode les chaînes et Molotov ne peuvent pas m'obliger à subir des pubs pendant plusieurs minutes. Et, pour l'instant en tous cas, ne peuvent rien faire pour m'y obliger.
S'ils y arrivent un jour, je m'empresserais d'annuler mon abonnement à Molotov. Que j'apprécie par ailleurs car moi qui ne regardais plus la télé depuis des années grâce à cette application je peux, lorsque j'en ai envie, trouver facilement une émission intéressante à regarder, la plupart du temps en replay, car je ne regarde jamais la télé dans la journée. En général ce sont des spectacles ou des documentaires. Pour ce qui est des films, j'ai Netflix.