Le vague à l’âne

Publié le 21 août 2019 par Paulo Lobo

En réalité, je me sens un peu perdu en relation avec la prise d’image. J’ai l’impression que mon regard est ankylosé, empêtré, lourd, qu’il ne sait plus, qu’il ne s’enthousiasme plus pour rien. Je ressens comme la perte d’une innocence, d’une naïveté, d’une simplicité, des sentiments qui étaient les miens il y a 20 ou 30 ans, mais aujourd’hui c’est la technique qui me submerge, la technique, le corps empâté, la matérialité des choses, la lourdeur des choses; au lieu de respirer une grande bouffée d’air, quand je regarde le monde, j’ai l’impression que 1000 flèches sont pointées sur moi, et me voilà asphyxié de toutes parts.