Guy Chambelland – On n’en finira donc jamais…

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

On n’en finira donc jamais
d’aimer cette clarté, cette douceur du ciel
où la mer se replie comme un rêve en lui-même
On va on va
entre les arbres entre les fleurs
entre les femmes qu’on voudrait
elles-mêmes et miroirs de notre imaginaire.
Mais Dieu Pan fatigué pourrit dans la forêt
qui ondoie bleue aux crêtes des collines
nous laisse l’inventer le nier le médire
le nommer champignon ou lavoir oublié
femme, damier de pies ou shampooing d’oliviers,
nous perdre en la forêt de nos vocabulaires
où soleil et dédain sont, plus pauvres, nos armes
que le mendiant le soir qui ne paye son verre
et qu’on jette dehors du petit bistro tiède
dont nous rêvons sans fin comme l’enfant sa mère.

***

Guy Chambelland (1927-1996)La Mort la mer (Le Pont de l’Épée, 1966)