La présentation des progrès réalisés a constitué l’un des temps forts de la rencontre. Elle a permis aux différentes organisations, de présenter tour à tour, les résultats saillants enregistrés. Au titre des progrès intermédiaires, on note essentiellement en matière d’AEP : la réalisation et la réhabilitation d’ouvrages, la pose de compteurs d’eau sur les forages équipés de pompe à motricité humaine (FPM) et la réhabilitation de kiosques à eau en zone périphérique notamment dans la commune de Parakou par AProDESE. On retient aussi comme progrès, le renforcement des capacités des acteurs communaux (élus, cadres et agents) pour garantir la bonne gestion et la durabilité des ouvrages, la promotion de la redevabilité et de la veille citoyenne à travers l’appui aux Associations de Consommateurs d’Eau Potable (ACEP) dans certaines localités. En matière d’hygiène et d’assainissement de base, les résultats sont tout aussi édifiants avec l’évolution du nombre de localités maintenant leur statut d’état FDAL avec les interventions de AERAMR dans la zone sanitaire de Djidja, Abomey, Agbangnizoun. Il en est de même dans les communes de Karimama, Malanville et Kandi avec SIA N’SON en matière de consolidation des acquis de l’ATPC. On note également en termes de résultats, la formation des maçons sur la construction de latrines et particulièrement les latrines à fosse étanche et le lancement du processus de construction d’une station de traitement des boues de vidanges avec Oxfam dans sa zone d’intervention (Ouidah, Kpomassè et Tori-Bossito), le lancement effectif du programme InnEAUvASSion par PROTOS avec comme focus le Sanimarketing dans 5 communes des départements des Collines, du Mono et du Couffo. Au-delà d’une simple revue des progrès, l’atelier a surtout permis aux organisations récipiendaires, de mettre en débats, leurs défis et craintes parfois communs afin de réfléchir ensemble, sur la façon de les juguler. Au nombre des défis, on note entre autres, le respect des délais contractuels, l’engagement des acteurs communaux à assurer le suivi, la durabilité des investissements, l’atteinte des résultats de qualité, l’évaluation du nombre de personnes touchées par la Communication pour le Changement de comportement, l’emploi durable pour les jeunes et les femmes, … Des discussions et vifs échanges ont permis de mieux comprendre et d’appréhender les contours des approches et stratégies utilisées par chaque organisation. On retient essentiellement que dans leur ensemble, les acteurs sont préoccupés par la durabilité des investissements et les dispositifs et mécanismes à mettre en place pour l’assurer. Ainsi, en matière d’implication des acteurs communaux pour une appropriation et un exercice plein de leurs rôles et responsabilités, si la signature des protocoles ou pactes entre les acteurs clés (usagers, services techniques, délégataires, etc.) et chaque commune constitue une stratégie d’engagement des élus, il convient d’aller plus loin pour garantir la gestion durable des ouvrages et la continuité du service public de l’eau et de l’hygiène et l’assainissement. En d’autres termes, les 5 dimensions de la durabilité doivent être internalisés et opérationnalisés par les acteurs locaux et communaux. En plus de la reddition des comptes et de la veille citoyenne par les ACEP, il importe aussi de dynamiser les cadres de concertation au niveau communal pour un meilleur suivi et contrôle des engagements de chaque acteur et par conséquent de la durabilité.
Par ailleurs, pour mieux suivre l’évolution des progrès et l’atteinte des objectifs fixés, les participants ont eu droit à une présentation globale des résultats de l’étude de référence menée par le gestionnaire du Fonds au niveau des zones d’intervention des 7 projets. Les différents outils utilisés que sont les questionnaires et guides d’entretien ont permis de collecter les informations selon la nature du projet avec l’application Akvo Flow. Les résultats agrégés des projets pour l’année 2018 sont disponibles sur la plateforme IATI au niveau de la page OmiDelta Fonds ANE pour la composante AEPHA. Pour la suite, les points d’attention suggérés portent sur une meilleure définition des indicateurs, la qualité des données collectées et les preuves des résultats rapportés. Le partage de bonnes pratiques a constitué le deuxième temps fort de l’atelier au cours duquel, les différentes organisations ont été réparties en deux groupes à savoir celles qui s’investissent dans le sous-secteur AEP (Helvetas, ANAP, PROTOS, AProDESE) et celles qui ont pour champs d’action, l’hygiène et l’assainissement de base (Oxfam, AERAMR, SIA N’SON) pour identifier et partager leurs bonnes pratiques. Cet exercice sur des expériences qui font école, s’est avéré passionnant pour les participants qui ont partagé plusieurs bonnes pratiques. En matière d’AEP, on note par exemple, la pose de compteurs sur les forages équipés de pompe à motricité humaine (FPM) de AProDESES permettant de suivre la gestion des délégataires et au-delà, les redevances mais aussi la quantité d’eau consommée par les populations. En outre cette pratique innovante pourrait être pourvoyeuse d’emplois durables pour les jeunes et les femmes chargés de suivre et de gérer les compteurs.
En matière d’HAB, le cas de l’expérience des "tontines latrines" pour la mutualisation des moyens par les ménages favorisant le passage à l’échelle dans les villages FDAL a aussi retenue l’attention des participants. A cela, il faut ajouter l’expérience de Helvetas en matière de transparence et de redevabilité avec des outils et mécanismes pour améliorer la collecte de la redevance au niveau des ouvrages d’AEP, la traçabilité des recettes issues de la vente de l’eau, etc.. A l’issue de cet exercice qui aura montré tout son intérêt pour les organisations mais aussi pour la SNV et le secteur dans son ensemble, les participants ont été invités à poursuivre la recherche de bonnes pratiques et surtout à les documenter.
En marge de la présentation de ces expériences écoles, plusieurs communications ont permis de nourrir les connaissances en matière de promotion d’emploi des jeunes dans le secteur AEPHA avec Plan International Bénin, d’implication des femmes dans le secteur par la GIZ à travers le Programme ProSEHA, de durabilité avec Oxfam et l’Assistant Technique du programme OmiDelta. La communication sur la durabilité des investissements a montré toute l’importance des mesures à mettre en œuvre pour garantir la continuité du service au-delà de la vie des projets. A cet effet, l’expérience d’appui aux communes en personnel pour renforcer le travail des REHA au niveau du Fonds Acteurs Etatiques (AE) a été partagée. Egalement, les meilleures expériences dans certaines régions du Mali ont davantage permis, de remettre au centre des interventions de toutes les organisations, l’important défi de la durabilité. "C’est une responsabilité de tous, institutions et communautés", a conclu le coordonnateur du Fonds ANE, lançant ainsi un appel à tous pour documenter toutes mesures ou actions entreprises dans le but de garantir la durabilité. Les participants se sont tournés vers l’avenir au cours du 3e et dernier temps forts de l’atelier. Partant du constat sur le retard dans la mise en œuvre des projets, chaque organisation a été invitée, à élaborer une feuille de route pour améliorer la performance de la mise en œuvre des activités en tenant compte des acquis de l’atelier. Le but n’est pas de reprendre les PTA (sans pour autant exclure des modifications lorsque cela est nécessaire), mais d’identifier les facteurs de réussite et surtout les goulots d’étranglement à la bonne exécution des PTA d’une part et de prévoir des actions à entreprendre pour améliorer la mise en œuvre des interventions.
Egalement, les participants ont recommandé la nécessité d’une synergie d’action entre les organisations en matière de dynamisation des ACEP, de suivi post-FDAL pour le maintien de l’état FDAL.
Au terme de l’atelier, les participant(e)s n’ont pas caché leur satisfaction pour la qualité des échanges. "Nous avons réellement appris. Les échanges que nous avons eus nous permettent de booster la mise en œuvre de nos projets voire d’initier d’autres projets", a indiqué Emmanuel Adjèran de l’ANAP, prenant la parole au nom des ONG exécutant des projets de petite taille. Pour les projets de grande taille, c’est Edouard Akpinfa de Oxfam qui a pris la parole pour souligner que les expériences partagées permettent d’avoir un autre visage des projets. "Nous partons avec une autre énergie pour la mise en œuvre de nos projets. Nous partons requinqués", a-t-il confié. La représentante de l’ANCB, Euménique Alladatin, qui s’est réjouie également d’avoir participé à cette rencontre de partage de connaissances et d’expériences, a rassuré les organisations récipiendaires de la disponibilité des autorités locales qui pour elle, a désormais à cœur la promotion du secteur de l’eau et de l’assainissement. Pour le représentant de l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural, Joseph Oké, "l’équipe de la SNV a bien fait de n’avoir pas attendu la fin du projet pour capitaliser".
Se félicitant du bon déroulement de l’atelier tout en remerciant les participants pour leur disponibilité et contributions, le coordonnateur du Fonds ANE a réitéré la disponibilité de la SNV à "continuer à apporter l’accompagnement nécessaire aux organisations exécutantes pour la mise en œuvre efficace et efficiente de leurs projets".
L’atelier a pris fin sur une note de satisfaction avec l’engagement pris par les organisations récipiendaires, d’œuvrer à améliorer la performance de la mise en œuvre des activités des projets et de travailler sur la durabilité qui est à la fois une préoccupation majeure pour les investissements dans le secteur et un engagement contractuel.
Le cap est désormais mis pour des visites d’échanges entre pairs et le rendez-vous est pris pour une séance annuelle d’apprentissage basée sur le vécu des OE pour renforcer le processus d’acquisition de connaissances. • Renforcer la synergie et la complémentarité entre les organisations récipiendaires ainsi qu’avec d’autres programmes/projets ou initiatives en cours
• Poursuivre les réflexions et partage d’idées et d’expériences sur la durabilité des acquis et les documenter
• Recourir à l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB) en cas de difficultés au niveau des communes
• Améliorer l’intégration des thèmes transversaux (Gouvernance/Genre/innovations/emploi des jeunes) dans les interventions
• Améliorer la performance des projets
• Utiliser efficacement et de façon efficiente les outils et mécanismes de suivi pour favoriser la collecte de données fiables.
• Prendre des dispositions pour mieux informer les organisations récipiendaires du contenu des réformes en cours dans le secteur et des interventions de l’ANAEP-MR
• Renforcer la visibilité du programme OmiDelta sur le terrain. S’il s’agit d’un concours, il n’est pas sûr que les Français aient envie d’y participer, de peur de gagner un jour. Que se passe-t-il en France? Voulons-nous ressembler aux démocratures que sont la Russie ou la Chine? Et oui, éternel hasard de...