"Echapper à l’agitation cannoise" : tel est le thème de cette première série de photos qui ornent les murs de ce qui ressemble à une bibliothèque. Sous chacun des clichés, des commentaires décrivent le déroulement du séjour azuréen de l’actrice. On la voit arriver à Cannes en train, le 5 mai 1955, pour participer au festival du film. Elle vient de remporter un Oscar à Hollywood pour son rôle dans le film "Une fille de la province", une récompense qui fait d’elle une star très attendue. Durant le voyage, elle est accompagnée par un journaliste de Paris Match, Pierre Galante. Il lui parle de la Côte d’Azur, qu’elle connaît déjà pour y avoir tourné l’année précédente un film d’Alfred Hitchcock, "La Main au Collet". Pierre Galante lui raconte aussi l’histoire d’une Principauté et de son jeune souverain. La voyant fort captivée par ses propos, il lui suggère d’organiser une rencontre avec lui. Une proposition très intéressée de la part du journaliste puisqu’elle lui permettrait d’écrire un très beau papier, voire de réaliser un scoop. Malgré l’emploi du temps très chargé des deux célébrités, un rendez-vous est calé le lendemain à 15h au Palais princier. L’exposition se poursuit avec le déroulé de cette fameuse journée du 6 mai 1955. "Une visite complète du Palais": sous ce thème sont rassemblées les photos montrant Grace Kelly visitant le Palais en attendant l’arrivée de Rainier III… Celui-ci est manifestement en retard puisque quelques clichés montrent la future princesse assise sur un fauteuil en velours, les yeux dans le vague, attendant sagement son futur prince charmant.
Rainier III se présente enfin, ce qui nous permet d’entrer dans le vif du sujet. Le premier contact physique est pris sur le vif par un photographe de Paris Match, Michel Simon : une poignée de main entre deux tourtereaux qui semblent aussi empruntés l’un que l’autre. "Lors de notre rencontre, j’ai apprécié sa simplicité mais je l’ai trouvé plutôt timide pour un prince", déclarera-t-elle. Avant d’être davantage séduite lors d’une visite des jardins que lui proposera son hôte. Là, elle sera même impressionnée par la caresse donnée par Albert… à un tigre enfermé dans une cage et dont la présence en ces lieux demeure inexpliquée.
Les dernières pages de l’album photo sont réunies sous le titre : "Du reportage au mythe". On prend alors connaissance de l’article paru dans Paris Match, qui ne publiera que trois… des trois cents clichés pris ce jour-là. Il faudra attendre quelques mois pour voir la liaison entre la star et le prince se confirmer. Lors d’un voyage à New York, alors qu’on le questionne sur la définition de la femme idéale, Albert déclare pourtant: "Je pourrais épouser une femme de chambre, une vendeuse ou une star de cinéma même si, franchement, j’ai un peu peur des stars de cinéma. Elles pourraient trouver la vie de princesse un peu ennuyeuse…".
Leur relation est finalement officialisée le 5 janvier 1956. Du coup, la rencontre qui s’est déroulée ce 6 mai 1955 prend une toute autre dimension. Comme le montre la dernière partie de l’exposition, les photos prises ce jour-là sont diffusées par la presse du monde entier. Et le journaliste de Paris Match, Pierre Galante, sera considéré pour toujours comme celui sans qui cette union extraordinaire n’aurait jamais pu avoir lieu.
Quant à la visite, elle se termine par la découverte des autres pièces du Palais. Hauts plafonds, marbre de carrare, meubles en bois précieux, lustres en cristal de Venise et peintures représentant les membres de la famille royale sont au programme. Dans chaque pièce est exposée une photo de la princesse qui, en ce 6 mai 1955, est en train de découvrir le lieu dans lequel on se trouve. Une mise en scène troublante. Probablement le moment fort de cette exposition. L’étrange sensation de vivre à notre tour notre première rencontre avec Grace Kelly. Rien que pour ce moment, cette exposition est un rendez-vous à ne pas manquer.
Exposition jusqu’au 15 octobre 2019 S’il s’agit d’un concours, il n’est pas sûr que les Français aient envie d’y participer, de peur de gagner un jour. Que se passe-t-il en France? Voulons-nous ressembler aux démocratures que sont la Russie ou la Chine? Et oui, éternel hasard de...