David Makes Man // Saison 1. Episode 1. Pilot.
OWN, la chaîne d’Oprah Winfrey, change un peu son fusil d’épaule ici en s’éloignant des soaps pour proposer une série un brin plus ambitieuse (d’une certaine façon dans la lignée de Queen Sugar ou Greenleaf). Créée par Tarell Alvin McCraney (à qui l’on doit le scénario du film oscarisé Moonlight), David Makes Man nous plonge dans l’univers de David, un jeune garçon de 14 ans. Cette série est clairement l’histoire d’un garçon qui grandi trop vite à cause de ce qui s’est passé dans sa vie, mais c’est aussi l’une des séries les plus surprenantes que j’ai vu pour le moment. Le scénariste de Moonlight parvient ici à raconter une histoire sociale particulièrement belle et consciente de la société et de ce qu’elle peut faire de mal au monde qui l’entoure. On est loin des soap habituels de OWN, mais bien plus proche de brillantes séries de genre que l’on a pour habitude de retrouver sur HBO. On retrouve dans cette série des thématiques que le créateur avait déjà exploré dans Moonlight, toujours avec le même ton qui s’avère être l’une des forces de la série aussi.
David, 14 ans, est un jeune prodige hanté par la mort de son meilleur ami et se repose sur sa mère travailleuse pour se sortir de la misère. Il se retrouve à devoir choisir entre la vie de la rue ou les études.
Produite par Michael B. Jordan et Oraph Winfrey, David Makes Man est souvent poétique dans ses réflexions sur la vie de son héros, notamment dans cette communauté de travailleurs afro-américains à Miami, se reposant chacun les uns sur les autres avec toute l’émotion qui peut en découler.
Le côté très artistique de la série permet de rapidement nous plonger dans la série, faisant aussi parfois légèrement écho à Atlanta (2 saisons, FX). Le fait que la série développe un réalisme aussi lyrique est une vraie force de caractère qui est liée au créateur de David Makes Man. Akili McDowell est de son côté parfait sous les traits de notre jeune héros David (aka DJ), et le côté parfois innovant de la mise en scène qui nous plonge comme dans une sorte de séquence rêvée, tout en restant proche de la réalité aussi. Le reste du casting de la série est lui aussi réussi, et parvient à ne jamais lâcher d’une semelle le spectateur qui est alors happé par ce que la série nous conte. Le visuel est important ici et bien que l’on pourrait le comparer à celui d’Euphoria (HBO), la poésie visuelle ici a une profonde signification qui ne laisse jamais le téléspectateur sur le bord de la route. J’ai déjà hâte de voir la suite de la saison tant David Makes Man semble sortie de l’au delà.
Note : 8/10. En bref, magnifique.