Partager la publication "[Critique] BACKTRACE"
Titre original : Backtrace
Note:Origine : Canada/États-Unis
Réalisateur : Brian A. Miller
Distribution : Matthew Modine, Sylvester Stallone, Ryan Guzman, Christopher McDonald, Colin Egglesfield, Jenna Willis…
Genre : Policier
Durée : 1h32
Date de sortie : 31 juillet 2019 (VOD)
Le Pitch :
L’unique survivant d’un sanglant braquage s’évade de l’hôpital psychiatrique dans lequel il était détenu. Un policier se lance à sa poursuite…
La Critique de Backtrace :
Le phénomène est aussi vieux que les vidéo-clubs. L’apparition de la VHS ayant engendré un marché parallèle, servant parfois de refuge pour des acteurs spécialisés dans les seconds rôles, bien contents de trouver des opportunités dans des productions de seconde zone afin d’entretenir leur train de vie fastueux. Les exemples de polars ou films d’horreur fleurissant à l’époque dans les rayonnages des magasins vidéo sont ainsi légion. Aujourd’hui, c’est la même chose si ce n’est que les films en question, sont souvent relégués au marché VOD. Certains réalisateurs s’étant fait pour spécialité d’emballer vite fait bien fait, pour trois fois rien, des longs-métrages hautement insipides à destination d’un public peu regardant. Le fait que ces titres soient par ailleurs très rapidement diffusés chez nous sur la TNT après leur sortie officielle prouvant bien leur caractère finalement très anecdotique (dans le meilleur des cas). Brian A. Miller, fait partie de ces cinéastes, lui qui, assez tristement vu le niveau de ses productions, s’est imposé avec les années comme l’un des metteurs en scène attitrés de Bruce Willis, avec lequel il a tourné des trucs comme The Prince, Vice ou Représaille (Steven C. Miller, le responsable du piteux Évasion 2, fait aussi partie de la même catégorie). Le voir aujourd’hui diriger Sylvester Stallone n’ayant donc rien de très rassurant…
Hollywood Night
Il est toujours assez dommage de voir des acteurs de première classe, habitués aux productions abouties, se complaire dans un cinéma de bas étage, tout juste assez bon pour figurer en bonne place dans les programmations des chaînes du câble. Et si on commence malheureusement à se faire à l’idée que Bruce Willis n’aime rien tant qu’encaisser les chèques que lui rapportent ces objets filmiques poussifs sans sembler chercher à s’imposer de nouveaux défis, il est plus surprenant de voir Stallone entacher sa carrière en accolant son nom et son image à ce genre de truc. Stallone qui ici, dans ce Backtrace assez sinistre, campe un flic visiblement très attaché à son bureau, qu’il ne quitte qu’à 20 minutes de la fin de l’histoire, pour tirer à tout va sur des méchants dans un triste entrepôt désaffecté aussi cinégénique qu’un parpaing dans une bassine vide. Stallone qui, s’il figure en bonne place dans le générique, n’est encore une fois pas l’acteur principal du long-métrage. En gros, Sly nous fait le même coup qu’avec Évasion 2 et 3 et joue les guests de luxe, sans trop forcer, se contentant de traîner ses guêtres au fil de quelques scènes où il n’a strictement rien d’intéressant à faire ou à dire. Et pour Matthew Modine, l’autre star du film, ce n’est guère mieux. Le pauvre étant limité à une partition qui l’oblige à faire semblant de souffrir de violents maux de tête alors que son personnage doit se souvenir où il a caché l’argent. Backtrace nous infligeant des séquences interminables dans lesquelles Modine cherche un sac rempli de billets dans des décors tout pourris, à peine dignes d’un épisode de True Justice, la série de Steven Seagal.
Rien à sauver
Filmé comme un mauvais épisode de Walker Texas Ranger, écrit à l’arrache et joué par des acteurs démissionnaires blasés, Backtrace n’arrive jamais à proposer quoi que ce soit de vaguement stimulant. Le principal de l’action étant concentré à la fin, quand les acteurs se retrouvent à l’occasion d’un gun fight mou du genou, avant de se serrer la poigne au cours d’un dénouement tellement débile qu’on se demande comment on a pu tenir aussi longtemps sans lâcher l’affaire. Ce qu’il faut comprendre, c’est que Backtrace, dont le budget ne fut probablement consacré qu’aux salaires de ses deux acteurs stars, est incroyablement insipide. Il ne se passe rien, l’histoire est naze, les rebondissements sont tout moisis et les dialogues consternants. Voir Sly tourner autour de son tableau d’affichage, scrutant inlassablement la tronche des suspects alors que des acteurs plus jeunes se chargent de péniblement faire avancer l’histoire, a quelque chose d’assez consternant. Alors oui, pourquoi Sly a t-il accepté de faire Backtrace, à l’aube du retour de Rambo aux affaires et juste après le flamboyant Creed II ? Il faudrait lui poser la question à l’occasion…
En Bref…
Parfaitement insipide, vain et donc profondément inutile, Backtrace fait office de vilaine tâche dans les filmographies de Sylvester Stallone et Matthew Modine. Un thriller assez laid, sans relief, ne racontant rien d’intéressant et qui plus est vraiment crétin sur la fin.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Constantin Film