Cours de Gérard Berry au collège de France. Il s'intéresse à la sécurité des systèmes d'information. C'est effroyable. Pire que ce que je pensais. Et surtout, il semble qu'il n'y ait pas de solution.
Que se passe-t-il ? Tous les logiciels sont bourrés de failles. C'est aussi vrai du processeur ! De manière inattendue il semble que l'incompétence soit généralisée. Elle frappe en premier l'armement, par exemple les navires de combat ou les avions. Il utilise énormément de logiciels, mais obsolètes, et gruyère. (Window XP.) Il y a aussi les Toyota, qui accélèrent toutes seules, et ont causé au moins 89 morts. C'est dû à un bug bug. Il est la partie émergée d'un développement d'extrême mauvaise qualité. D'ailleurs, plus la voiture vaut cher, plus il est facile d'y entrer pour un voleur. Et même les Pace makers utilisent les logiciels du marché, avec leurs bugs, et sans que personne ne se soit préoccupé de leur protection. Le pire est probablement l'Internet des objets. La cybersécurité est un sujet que l'on ne connaît pas, dans ce milieu. D'ailleurs, même les techniques de programmation semblent avoir régressé depuis mon temps (du moins la pratique) : peu de gens auraient entendu parler de tests et de procédures qualité.
En fait, me suis-je dit, le talent est chez les malfaiteurs. Et il y a les Etats. En pensant suivre leur intérêt, ou faire le bien, ces gens combinent leurs forces formidables pour profiter des failles du "numérique". Ils ont les moyens de détruire la planète. Face à eux, la production de logiciel est représentée par le "marché". A savoir des entreprises dirigées par un grand patron qui ne comprend rien à la sécurité, et dont les employés sont considérés comme des inférieurs, donc ne cherchent pas à être compétents.
C'est le monde à l'envers. Mais surtout : si le bug est le propre de l'homme, donc du système d'information, peut-on construire notre société sur le numérique ?