Une exposition du verseau à White Lake, dans les Catskills de New York.
3 Jours de paix et de musique en pleine crise de la guerre du Vietnam.
Un Oscar pour le documentaire rapportant l'histoire de ces trois jours l'année suivante.
Trois jours mythiques.
Micheal Lang, Artie Kornfield, Joel Rosenman et John P .Roberts financeront ces 3 jours légendaires. Lang avait un peu d'expérience comme promoteur de concert ayant organisé le Miami Pop Festival l'année précédente qui avait réuni quelques 25 000 spectateurs.
On veut d'abord organiser le même type de festival, mais en plus petit. Kornfield et Lang voulaient éventuellement construire un building contenant des studios à Woodstock, NY. Non persuadé par l'idée de construire un studio dans les bois et les champs, Rosenman et Roberts ont contreproposé un concert d'artistes assez locaux, mais big, comme Bob Dylan (qui habitait même tout près) et The Band.
En avril 1969, CCR devient le premier band à prendre l'engagement d'y être. Pour 10 000$. Le groupe sera omis du documentaire (à l'insistance de John Fogerty) mais aidera les promoteurs à attirer tout le reste. 1969 étant l'année la plus fameuse pour CCR avec trois albums hyper populaires. les billets pour le concert, un événement à but lucratif d'abord, était à 18$ pour les trois jours, si achetés à l'avance sans en connaître l'alignement final, et 24$ à la porte, jusqu'à ce qu'on choisisse que ce soit gratuit, après avoir appâté des centaines et des centaines de personnes. Beaucoup trop aux yeux des promoteurs.
On ne parlait plus de centaines, mais de milliers.
Bob Dylan refuse de participer au concert "dans sa cour arrière" et quitte pour l'Angleterre avec sa famille. Il se produira en revanche au Isle of Wight Festival of Music, deux semaines plus tard.
Simon & Garfunkel préfèrent se concentrer sur leur nouvel album.
Le Jeff Beck Group se sépare au moment de se faire inviter.
Led Zeppelin était contents d'y être invités mais leur brutal gérant a refusé trouvant que son band ne serait qu'un band parmi les autres et non les superstars qu'il gérait.
The Byrds a refusé, voulant se reposer des concerts, et l'ont regretté.
Chicago a été utilisé par leur gérant, Bill Graham, afin d'avoir un moment sur scène, que Graham a joué comme au poker, programmant un concert pour Chicago le 17 août, les empêchant alors d'y aller, et offrant un autre de ses artistes, Santana, à la place qui était réservée à Chicago. Ça avait été le plan du gérant du début à la fin. Chicago l'ont haï pour ça.
Tommy James & The Shondells se font dire qu'un fermier et ses cochons veulent un concert sur leur terrain. Ils ont refusé. Avec regrets aussi.
The Moody Blues devaient y aller, mais un concert à Paris s'est mis dans leur chemin.
Frank Zappa & The Mothers of Inventions refusent platement.
Free fait la même chose. Mais le regrette et ira au Isle of Wight Festival l'année suivante.
The Doors annule à la dernière minute croyant que ce serait le Monterrey Pop Festival des pauvres. Ils le regretteront.
Joni Mitchell devait y être mais son gérant refuse d'annuler une présence au Dick Cavett Show ou sa première partie était avec CSNY le 17 au soir.
On demande à Roy Rogers de fermer le festival avec Happy Trails, mais il refuse d'être ainsi accessoirisé.
Les Rolling Stones sont aussi invités, mais Mick est en Australie tournant un film et Keith est auprès de sa blonde, occupé à être papa.
Les Beatles viennent de partir Apple Records, ils sont aussi occupés à se chicaner.
9 artistes ou groupes se livrent sur scène le vendredi 15.
Richie Havens ouvre le festival en y jouant 11 chansons dont trois des Beatles. On lui demande de jouer plus longtemps car les artistes suivants tardent à se rendre sur les lieux. Sa présence le catapulte comme star. Il sera aussi du Isle of Wight Festival.
Sweetwater jouera 8 chansons.
Retardé par le trafic, ils débutent seulement à 18h15.
Sri Swami Satchindananda s'adresse le premier à la foule à Bethel devant près de 500 000 personnes. Offrant un message d'ouverture, de paix, de collectivité musicale abolissant les frontières mentales et physiques.
Bert Sommer joue ensuite entre 30 et 40 minutes 10 chansons. Ils obtiennent à la 8ème, America, la première ovation debout.
Tim Hardin joue 10 morceaux.
Ravi Shankar n'était pas du tout un fan de grandes foules de jeunes hippies faisant la fête dans la confusion de la drogue. vers 22h, il joue 3 morceaux sur plus de 40 minutes dans la pluie.
Melanie Safka est très nerveuse et monte sur scène quand The Incredible String Band refuse de jouer dans la pluie. Ses 7 chansons sont douces et bien accueillies. La foule allume des chandelles pendant son set, ce qui l'inspirera pour un morceau dans le futur.
Arlo Guthrie suit et joue 7 morceaux.
Vers 1h du matin, Joan Baez souhaite good morning au public et jouera 14 morceaux.
L'épuisante et chaotique première journée se termine.
Le samedi 16 août, 10 artistes ou groupe jouent du matin au soir.
On commence la journée vers 12h15, avec Quill et 4 chansons.
Country Joe McDonald joue un premier set sans son band, The Fish, un set tranquille de 5 chansons.
John B.Sebastian n'était pas au menu mais a vite été placé après McDonald il créé la surprise et fait chanter la foule avec 5 morceaux.
Le Keef Hartley Band est le premier band anglais à se produire au festival, il font 6 pièces avec l'équipement de Santana qu'on avait déjà placé.
Santana, vers 14h, jouera 8 morceaux et fait fureur.
Vers 18h, l'Incredible String Band ne refuse plus de monter sur scène et joue 6 morceaux.
Vers 19h30, Canned Heat électrise la foule avec 7 morceaux, alors que le soleil se couche vers 20h.
Mountain, vers 21h00, jouera son heavy blues rock 11 fois.
La pluie se remet de la partie et les Grateful Dead, sont retardés, ils ne feront que 5 morceaux entre 22h30 et minuit. Il y a de la bouette partout.
Vers minuit et demi CCR devient l'un des sets les plus excitants même si la plupart des festivaliers tentent maintenant de dormir au milieu de la nuit.
Le dimanche 17, théorique dernier jour de festival, 12 artistes se produisent.
The Who devait jouer avant dernier, le samedi. Avant Jefferson Airplane. Il est 5h00 du matin, dimanche. Ils jouent 24 morceaux et le soleil se levant vers 6h00 du matin est formidable.
Ensuite, l'un des bands les plus populaires des États-Unis entre 1965 et 1967, Jefferson Airplane, joue 13 fois.
Le premier prévu pour dimanche avait été Joe Cocker. Il ne chante que vers 14h00. 13 chansons. Son passage le cristallise parmi les performances cultes du festival.
Une lourde pluie tombe sur les lieux et paralyse les prestations peu de temps après Cocker.
Le propriétaire du terrain viendra sur scène afin de féliciter tout le monde pour être une jeunesse si disciplinée face à un concert.
Ce ne sera que vers 18h30 que Country Joe & The Fish jouera 14 morceaux.
Ten Years After enchaîne vers 20h15 avec 6 pièces. L'humidité rend les performances techniquement faillibles.
Dylan n'y est pas mais The Band oui. Avec 10 morceaux. À partir de 22h. Ils y jouent du The Byrds, récemment devenu culte dans le film Easy Rider.
Vers minuit Johnny Winter joue 8 morceaux.
Blood Sweat & Tears joue 10 fois vers 1h30 du matin.
Janis Joplin, sans son Big Brother Band qu'elle avait quitté, joue 10 chansons vers 2h du matin.
Sly & The Family Stone jouera 9 chansons vers 3h30 du matin.
Le premier show à vie de Crosby, Stills, Nash & Young a lieu le même soir, à Chicago. Ils se rendent à Woodstock, dont ils ne savent rien. Ils avouent au micro avoir l'absolue chienne face à la foule. Leur second show à vie sera tout de suit après leur premier et tout à fait mémorable. Et de nuit. Ils joueront 16 morceaux. Joni Mitchell n'y sera pas, mais une de ses chansons y est chantée par CSNY et le mot Woodstock sera associé à la rusée Joni à jamais.
Le fun est tant pogné que ça se poursuit jusqu'au matin.
Le lundi 18, 3 band et artistes montent sur scène.
Le Paul Butterfield Blues Band, qui causait le scandale au Newport Folk Festival avec Dylan 4 ans plus tôt en l'électrifiant, joue 7 morceaux à partir de 6h du matin.
Vers 7h30, Sha Na Na, un anachronisme chantant des morceaux inspirés des années 50 et effectuant de nombreux numéros de danse, suit avec 12 morceaux.
Et Jimi...Jimi Hendrix, prévu tard dimanche soir, marque l'histoire à 9h00 du matin avec 19 morceaux et l'hymne national des États-Unis. Devant de moins en moins de gens.
Le Festival de Woodstock se terminait il y a 50 ans aujourd'hui.
Certains n'ont jamais dégrisé.
On refait le festival en 1994, pour les 25 ans du mythique spectacle hippie, sommet du flower power. La bouette est encore au rendez-vous.
En 1999, on refait la même chose pour les 30 ans du Festival, mais c'est une catastrophe organisationnelle ponctuée de violence, de graves problèmes de sécurité et sanitaires, et a lieu à 230 km du lieu original, à Rome, New York. La chanson Break Stuff de Limp Bizkit est suivie à la lettre.
On est loin de la paix de 1969, alors.