Un symbole, pas un héros

Par Aurialie

Depuis quelques semaines, la chaîne de télévision Rossia a lancé le projet "Imia Rossii", qui consiste à choisir le héros historique personnifiant le mieux la Russie. Il y avait au début 500 personnages historiques issus principalement des sphères politique et culturelle. Le 9 juin, une première sélection de 50 noms était dévoilée, avec deux exclusions toutefois : l'anarchiste ukrainien Nestor Makhno et le cosaque ukrainien Bogdan Khmelnitski, leur score élevé ayant pour origine des attaques de hackers ukrainiens, selon les organisateurs.

En septembre, les noms des 12 personnes arrivant en tête des votes seront connus. Pour le moment, la bataille fait rage entre les 5 premiers. Le 10 juillet, Staline était largement en tête avec 188.581 voix. Il était suivi de Vladimir Vissotski (145.392) , Lénine (116.718), Nicolas II (95.565) et Sergueï Essenine (73.035). Aujourd'hui, cinq jours après, le classement est le suivant : Nicolas II (275.065 voix), Staline (273.877), Lénine (188.372), Vladimir Vissotski (151.518) et Pierre Ier (116.014).

Quelques remarques sur cet étonnant classement :
- Staline, symbole de la Russie, voilà qui a de quoi faire froid dans le dos. Son ombre planerait-elle toujours sur la Russie et sur les Russes ?
- Nicolas II n'a rien fait d'exceptionnel pendant son règne, la rivalité avec son prédécesseur serait-elle un relent de guerre entre Blancs et Rouges ?
- Lénine a sans contexte modifié en profondeur le cours de l'histoire russe, mais certainement pas de la meilleure façon, mérite-t-il le titre de symbole de la Russie ?

En fait, ce concours, en cherchant à savoir quel personnage historique incarne la Russie, a le mérite de poser une question : la Russie n'a jamais été une démocratie, elle a été gouvernée par des hommes despotiques et autoritaires, donc le "héros" qui la représentera peut-il être positif ?